Ma question s’adresse à M. le ministre de l’éducation nationale.
Voilà quelques jours, dans les Vosges, Lucas, 13 ans, s’est donné la mort. Il était victime de harcèlement scolaire car homosexuel. Sa famille avait pourtant signalé la situation au mois de septembre dernier. L’action de l’équipe pédagogique du collège n’a pas suffi. Une enquête diligentée par le parquet d’Épinal est en cours et déterminera les responsabilités de chacun.
Nos pensées vont naturellement à ses parents et à ses proches. Permettez-moi d’y associer tout particulièrement mon collègue Daniel Gremillet.
Selon un rapport de nos collègues Colette Mélot et Sabine Van Heghe, 10 % des élèves, soit presque 1 million d’enfants, pourraient subir une forme de harcèlement au cours de leur scolarité. Un quart de ces victimes songent au suicide. En 2021, 22 enfants ont mis fin à leurs jours à cause du harcèlement qu’ils subissaient.
À l’évidence, malgré la loi de mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire, notre système éducatif ne réagit pas comme il le faudrait.
J’avais déjà interpellé votre prédécesseur au sujet des messages haineux et violents présents sur les réseaux sociaux à l’encontre de collégiens. Dans sa réponse, le ministre avait rappelé l’importance du programme pHARe, dont l’ambition était l’avènement d’une « école sans harcèlement ».
Monsieur le ministre, vous partagez cette ambition. Vous venez de le rappeler en réponse à l’intervention de notre collègue Mélanie Vogel. Encore faut-il que les dispositifs annoncés pour lutter contre l’homophobie soient efficaces.
Au mois de novembre dernier, vous avez souligné les excellents résultats du programme pHARe. Permettez-moi d’en douter : ce programme était censé s’appliquer dans le collège de Lucas. Dès lors, il est permis de s’interroger sur les moyens mis au service de la lutte contre le harcèlement sous toutes ses formes, comme sur l’efficacité du pôle national de lutte contre la haine en ligne.
Monsieur le ministre, que comptez-vous faire ?