Intervention de Annick Billon

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 24 novembre 2022 : 1ère réunion
Table ronde sur les femmes en temps de conflits armés

Photo de Annick BillonAnnick Billon, présidente :

Mes chers collègues, Mesdames, Messieurs, la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes a lieu chaque année le 25 novembre. Pour cette journée symbolique en matière de lutte contre les violences et de protection des victimes, nous avons souhaité organiser une conférence sur les femmes en temps de conflits armés. Je salue nos collègues de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, qui se sont joints à cette réunion.

Notre délégation a publié, il y a presque dix ans, un rapport intitulé Pour que le viol et les violences sexuelles cessent d'être des armes de guerre. La question d'actualité que je posais hier en séance à la ministre des affaires étrangères y faisait écho. J'ai d'ailleurs été un peu déçue par sa réponse.

Comme nous l'écrivions alors, nous avons la certitude que la lutte contre les viols et les violences sexuelles commises lors de conflits armés n'est pas séparable de la lutte contre toutes les violences faites aux femmes. Elle est une part essentielle, en temps de guerre comme en temps de paix, du combat pour l'égalité entre les femmes et les hommes.

Malheureusement, dix ans plus tard, les violences sexuelles (viols, grossesses forcées, stérilisations forcées, mutilations, esclavage sexuel) sont toujours des « armes de guerre ». Ce fléau fait des victimes toujours plus nombreuses et les sanctions contre les coupables sont rares et sous-dimensionnées. Notre première table ronde permettra de dresser un panorama de la situation actuelle et de l'ampleur de ces violences dans le monde.

Si nous pouvons nous féliciter d'une meilleure reconnaissance de ces violences à l'échelle internationale depuis quelques années, notamment à la suite de l'attribution du prix Nobel de la paix à Denis Mukwege et Nadia Murad, la question de la prise en charge des femmes victimes de violences liées aux conflits reste d'une grande actualité. Ce sera le thème de notre deuxième table ronde.

Enfin, le sujet des femmes en temps de conflits armés suppose de traiter non seulement des femmes victimes de violences, mais aussi de celles engagées dans la défense de leur pays, au sein d'unités opérationnelles de combat notamment. C'est pourquoi nous avons souhaité consacrer la troisième séquence de cette conférence à la thématique de l'engagement des femmes dans les conflits armés contemporains et aux enjeux actuels de féminisation des armées.

Cette conférence s'annonce passionnante. Je remercie vivement tous les participants qui sont parmi nous ce matin. Puisque nous sommes en visioconférence avec l'Ukraine, nous serons peut-être amenés à modifier l'organisation de la table ronde.

Je rappelle, à toutes fins utiles, que notre conférence est filmée et diffusée en direct sur le site Internet et les réseaux sociaux du Sénat. Elle sera également disponible, par la suite, en vidéo à la demande.

J'invite maintenant nos premiers intervenants à me rejoindre sur l'estrade. Martine Filleul introduira et animera notre première table ronde qui abordera le sujet des viols et violences envers les femmes comme armes de guerre.

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