Je suis directrice de Kurdistan Human Rights Network (KHRN). Je partage vos propos sur le viol dans les luttes armées. Je suis kurde. Notre histoire en matière de lutte, de torture et de souffrance est longue, en Turquie, puis en Syrie. Actuellement, il n'y a pas de guerre en Iran, mais de grandes manifestations s'y déroulent, sous le slogan « Femme, vie, liberté ! ».
Lorsqu'on évoque les femmes dans les luttes armées, on parle de viols, de souffrance. L'histoire se répète toujours, malgré une intervention de la communauté internationale pour y mettre fin. Pour autant, on parle des femmes dans les luttes armées, mais aujourd'hui, en Iran et notamment dans la région kurde iranienne, une grande manifestation est en cours. De nombreuses femmes ont été tuées, pas par des ennemis étrangers, mais par la République islamique à l'intérieur même du pays. Certaines villes kurdes sont assiégées. Des dizaines, des centaines de femmes ont été blessées, arrêtées, violées ou menacées de l'être. Ainsi, c'est parfois au sein même du pays qu'ont lieu ces violences, et non de la part d'un ennemi étranger. C'est la raison pour laquelle je pense que nous devrions élargir cette question. Ne la réduisons pas uniquement à la lutte contre les étrangers. Le gouvernement, à l'intérieur de certains pays, peut répéter les mêmes actes.