En ce qui concerne les salles de consommation, dorénavant dénommées haltes soins addictions, la situation est très différente à Paris et à Strasbourg. À Paris se posent divers problèmes - flux massifs, population paupérisée et marginale très visible gênant la tranquillité publique - que l'on ne retrouve pas à Strasbourg, où la population est comparable, mais de moindre effectif.
Une des leçons que l'on peut en tirer - et nous en avions fait la proposition au ministre Véran -, c'est qu'au lieu de développer dans les villes des dispositifs importants comme à Paris, il faudrait prévoir des dispositifs de plus faible ampleur, voire mobiles, qui ont notamment été expérimentés à Barcelone, à Copenhague, et à Montréal. La loi prévoit la possibilité de mettre en place de tels dispositifs, mais, à ma connaissance, les décrets d'application n'ont pas été pris. Le travail continue à Bordeaux, à Lyon et à Marseille, malgré les difficultés liées au retentissement négatif de ce qui s'est passé à Paris.
Les problèmes d'addiction sont des problèmes mixtes : ils vont nécessairement de pair avec des problèmes psychologiques et sociaux. Il faut non pas juste mettre en place une salle de manière isolée, mais prévoir un dispositif intégré. C'est d'ailleurs le projet des haltes « soins addictions », avec l'ouverture vers une prise en charge globale.
Sur les e-cigarettes, le Haut Conseil de la santé publique a rendu un rapport au début de l'année dernière, et une revue Cochrane - des méta-analyses médicales - est disponible. Il semblerait que ces cigarettes aient une relative efficacité dans l'aide au sevrage tabagique. De nombreux usagers ne sont pas prêts à arrêter tout de suite, et la cigarette électronique permet de les aider à se dégager du tabac en douceur, dans une logique de réduction des risques, éventuellement en combinaison avec des patchs nicotiniques.
En revanche, nous sommes terrifiés par les nouveaux dispositifs, comme les puffs, inventées par le marketing, avec des couleurs flashy et des goûts ciblés sur les mineurs, qui sont un produit d'entrée dans le tabagisme. Toute mesure qui pourrait permettre de restreindre l'accès à ce type de produits sera bienvenue.
Le snus, lié à l'imagerie sportive, est moins présent dans notre pays.
En ce qui concerne le protoxyde d'azote, la loi a été d'une grande aide. Ce qui est nouveau, ce sont les complications sanitaires, neurologiques et hématologiques, très dommageables de ce produit.