Intervention de Elisabeth Borne

Réunion du 25 janvier 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Guerre en ukraine

Elisabeth Borne :

Monsieur Claude Malhuret, cela fait désormais onze mois que la Russie a lancé une offensive injustifiable, inacceptable et brutale sur le territoire ukrainien. Cela fait onze mois de bombardements, de morts et de drames insupportables pour le peuple ukrainien. Cela fait onze mois que l’Ukraine résiste de manière héroïque, onze mois que la France lui apporte un soutien sans faille.

Comme l’a répété le Président de la République il y a quelques jours, nous serons au rendez-vous pour aider l’Ukraine « jusqu’à la victoire ». Depuis bientôt un an, ce pays peut compter sur l’aide militaire internationale. Aux côtés de ses partenaires, la France y prend une part importante : nous sommes l’un des premiers contributeurs par la livraison d’équipements et de munitions, ainsi que par la formation de centaines de soldats ukrainiens.

Les matériels que nous livrons font la différence sur le terrain ; les Ukrainiens le soulignent eux-mêmes régulièrement. Je pense aux canons Caesar, au système de lance-roquettes unitaires, au système de défense antiaérienne Crotale livré en fin d’année.

Nous entendons les demandes du président et du gouvernement ukrainiens. Rien n’est exclu, et nous sommes mobilisés pour les soutenir dans la durée. Nous voulons une action coordonnée avec nos partenaires internationaux, qui réponde au mieux aux besoins de l’Ukraine pour assurer sa défense.

Pour notre aide militaire, nous voulons respecter trois principes.

Le premier, comme l’a indiqué le Président de la République, est que notre aide ne doit pas provoquer d’escalade. Personne n’aurait à y gagner, surtout pas l’Ukraine.

Le deuxième est que notre aide doit être utile et efficace rapidement. Cela implique notamment que les forces ukrainiennes soient en mesure d’être formées pour utiliser les équipements et qu’elles puissent en assurer le maintien en conditions opérationnelles.

Le troisième est que nous ne devons pas et ne voulons pas affaiblir significativement nos propres capacités de défense, en particulier les plus critiques.

Je salue la décision de l’Allemagne au sujet des chars lourds : elle permettra de renforcer les capacités militaires ukrainiennes en matière de véhicules de combat blindés. Nous avons été particulièrement réactifs face aux demandes de l’Ukraine dans ce domaine ; au début du mois de janvier dernier, le Président de la République a lancé une dynamique en annonçant la livraison de chars légers AMX-10 RC. La décision allemande renforce et amplifie le soutien engagé.

En ce qui concerne les chars Leclerc, nous poursuivons l’analyse avec le ministre des armées. La question de l’aide à l’Ukraine ne se limite pas à tel ou tel équipement. Chaque pays dispose de domaines d’excellence, comme la défense aérienne et l’artillerie pour la France ; il est important de bien nous coordonner.

Enfin, j’ajoute que nous avons créé un fonds spécial de soutien de 200 millions d’euros pour permettre à l’Ukraine d’acheter directement auprès de nos industriels le matériel dont elle a le plus besoin. Nous sommes également actifs à l’échelon européen, en prenant toute notre part à la Facilité européenne pour la paix.

Monsieur Malhuret, vous le savez, et j’ai eu l’occasion de le rappeler lors du débat qui s’est tenu ici même le 26 octobre dernier, notre soutien à l’Ukraine dépasse le seul cadre militaire. Il est aussi humanitaire et diplomatique. Il passe par les sanctions sans précédent de l’Union européenne contre la Russie. Et, bien sûr, il concerne la reconstruction du pays.

Nous agissons en lien constant avec nos partenaires européens et nos alliés. Nous agissons avec détermination et constance. Nous serons aux côtés de l’Ukraine jusqu’au bout, je puis vous l’assurer.

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