… le ministre Riester, dans un merveilleux moment de franchise, a déclaré que cette réforme allait exiger des femmes un effort supplémentaire. Je le dis clairement : pour ce qui est des femmes, les efforts, c’est non ! Nous en faisons déjà assez comme ça, tout le temps ! (Applaudissements sur les travées des groupes SER et CRCE. – Mme la Première ministre ironise.)
Vous répétez en boucle que la pension minimale passera à 1 200 euros, mais les conditions d’accès à ce niveau de retraite, en particulier l’exigence d’une carrière complète, sont si drastiques que les femmes ne peuvent les remplir : comme elles ont des carrières hachées, elles ne pourront profiter de cette pension à 1 200 euros.
En revanche, si une chose est certaine, c’est que les femmes devront travailler plus longtemps, et plus longtemps que les hommes qui pourtant verront eux-mêmes leur temps de travail s’allonger… En effet, selon les études d’experts, l’accroissement de la durée d’activité sera deux fois plus important pour les femmes nées à partir de 1972 que pour les hommes.
L’ensemble est quelque peu complexe, mais cela prouve que votre réforme accentue les inégalités entre les femmes et les hommes, comme d’ailleurs toutes les réformes censées être neutres.
Puisque nous parlons d’efforts et que les femmes, comme je l’ai souligné, en font déjà beaucoup, madame la Première ministre, vous, faites-en un : vous êtes celle qui peut réaliser un très bel effort, en renonçant à cette réforme injuste pour les femmes.