Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 25 janvier 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Crise de la filière viticole

Marc Fesneau :

Monsieur le sénateur Henri Cabanel, je vous remercie de votre question. Vous avez raison, la situation dans la filière vitivinicole est grave. Votre collègue Nathalie Delattre m’a alerté dès cet été, la crise étant d’abord apparue dans le Bordelais.

Elle résulte, vous l’avez dit, du cumul de différentes crises, contre lesquelles, je tiens à le dire, le Gouvernement est beaucoup intervenu. En effet, pour ce qui concerne le gel, il a couvert la perte à hauteur d’un milliard d’euros. Il a également agi pour d’autres dispositifs, afin d’accompagner la filière. Cela dit, vous avez raison, cela ne suffit pas, parce que nous sommes dans une crise à la fois conjoncturelle et structurelle.

La crise conjoncturelle est liée, en particulier, à l’augmentation des matières sèches et à l’inflation des prix du carburant et des matières énergétiques. Nous avons donc travaillé sur un plan d’allégement des charges pour les viticulteurs.

Mes services ont sur la table trois ou quatre dispositifs, que nous devons encore approfondir.

Tout d’abord, nous étudions, en lien avec le ministère de l’économie, les conditions de la poursuite des PGE.

Ensuite, nous envisageons une aide au stockage ou à la distillation, ce qui peut constituer un élément complémentaire pour réduire les trop-pleins.

Enfin, nous nous penchons sur un élément plus structurel, à savoir l’arrachage, notamment dans le Bordelais, afin de réguler une surproduction structurelle.

Nous devons également réfléchir à la capacité de la filière à ouvrir des perspectives à l’export. Il y a une évolution des modes de consommation, et nous devons en tenir compte. L’ensemble de ces dispositifs est en cours d’expertise, mais la situation est complexe, notamment pour des raisons budgétaires. Nous avons besoin d’examiner précisément ce que l’on peut faire et ce que l’on ne peut pas faire.

Je réunirai les représentants des filières au tout début du mois de février pour examiner l’ensemble des dispositifs et apporter les premières réponses concrètes. Reconnaissons-le également, un certain nombre de sujets relèvent du règlement communautaire. Je pense notamment à l’arrachage, qui nécessite du temps.

J’ai besoin, avec eux et avec vous, de construire des mesures d’urgence, qui donnent des perspectives aux jeunes – mais pas seulement à eux ! –, à moyen et à long terme, face à une crise qui est en effet assez grave.

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