Intervention de Olivier Dussopt

Réunion du 25 janvier 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Sort des femmes dans la réforme des retraites iii

Olivier Dussopt :

Madame la sénatrice Darcos, vous avez raison sur un point fondamental, à savoir l’inégalité de niveaux de retraite entre les femmes et les hommes.

Aujourd’hui, 50 % des femmes retraitées ont une retraite inférieure à 1 000 euros brut. C’est la conséquence ou l’effet miroir d’une inégalité face au travail et aux salaires. Le mouvement sociologique que nous connaissons d’augmentation du taux d’activité et du taux d’emploi des femmes corrige peu à peu – bien trop lentement – cette inégalité, qui est simplement le fruit des inégalités professionnelles et de carrière.

La priorité est donc de rétablir l’égalité professionnelle, pour que nous n’ayons pas, au moment des départs à la retraite, à imaginer des systèmes de retraite visant à corriger les inégalités accumulées tout au long de la vie.

Dans notre projet, un effort est demandé à tous les salariés, femmes et hommes, quel que soit leur cadre d’emploi, qu’ils relèvent du privé, du public ou d’un régime spécial.

Nous le savons, l’âge de départ effectif des femmes se rapprochera de celui des hommes, même si, je l’ai dit tout à l’heure, l’âge moyen de départ des femmes restera inférieur à celui des hommes. Nous avons voulu apporter des corrections et des protections. J’ai évoqué la question de la retraite minimum, comme vous l’avez fait vous-même, madame la sénatrice.

Je puis également rappeler que nous intégrerons dans les trimestres pris en compte ceux qui ont été cotisés au titre de l’assurance vieillesse du parent au foyer, ce qui concerne 1, 9 million de femmes, notamment parmi les moins favorisées, tant pour l’éligibilité au minimum de pension que pour l’éligibilité au départ anticipé pour carrière longue.

Nous avons certainement encore du travail à faire, notamment autour de la question des aidants. Nous allons créer cette assurance vieillesse pour les aidants, qui sont souvent des femmes.

Nous avons également un travail à accomplir pour harmoniser les droits. Comment expliquer qu’une maternité donne automatiquement droit à quatre trimestres au titre du régime général et à deux trimestres au titre de la fonction publique ?

Avec Mme la Première ministre, j’ai d’ores et déjà demandé au Conseil d’orientation des retraites d’ouvrir un chantier sur ce sujet. J’espère que les débats parlementaires nous permettront d’avancer non seulement sur la question des droits familiaux, de la parentalité et de la maternité, mais aussi sur celle de la réversion.

Le texte, tel qu’il sera adopté, je l’espère, par l’Assemblée nationale, nous permettra certainement de construire des consensus.

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