Monsieur le président, mesdames et messieurs les sénateurs, le Bureau de la radio est une association qui présente les intérêts de quatre groupes de radios privées à savoir M6, avec RTL, RTL2 et Fun, NRJ, avec NRJ, Chérie FM, Nostalgie et Rire et chansons, Altice Média, avec RFM et BFM Business, et Lagardère, avec Europe 1, RFM et Virgin.
Les radios du Bureau de la radio représentent près d'un auditeur sur deux et les trois quarts du marché publicitaire privé. Elles emploient plusieurs milliers de salariés - animateurs, journalistes, techniciens, commerciaux - et disposent de centaines d'implantations locales partout en France.
Elles contribuent aussi au financement de la création à hauteur de plus de 60 millions d'euros environ chaque année avec la Société pour la perception de la rémunération équitable (SPRE) et la SACEM.
Les radios privées sont convaincues que le DAB+ est très important pour la modernisation de la radio. Nous y sommes tous engagés.
Cependant, comme l'a dit Roch-Olivier Maistre, cela tombe à un moment compliqué pour le marché publicitaire et pour le financement des radios privées. Nous ne sommes toutefois pas dogmatiques. Nous sommes ouverts à la discussion et au débat, essentiels pour l'évolution de ce média si important pour les Français.
Nous pensons toutefois qu'on ne peut établir un calendrier en vue d'arrêter progressivement la FM tant qu'il n'aura pas été répondu à quatre conditions qui nous semblent obligatoires.
La première consiste à dupliquer la couverture FM, y compris localement, sur le réseau DAB+. Il est vrai que l'Arcom nous a présenté un instrument de modernisation et de complémentarité. Si l'on va vers une substitution, il ne faut en aucun cas renoncer à l'implantation de nos programmes locaux. C'est très important pour nous.
La deuxième condition est la stabilisation du nombre d'opérateurs disponibles. On a beaucoup parlé de financement. À Paris, il existe aujourd'hui 100 radios. Ceci entraîne une dissolution des sources de financement. Nous préconisons donc d'accorder les fréquences disponibles en priorité aux opérateurs existants.
La troisième condition obligatoire pour évoluer selon nous vers le DAB+ est de s'assurer que tous les Français ont un récepteur DAB+ et d'interdire la vente de récepteurs de radio qui n'en disposent pas.
Enfin, la quatrième condition est de connaître l'engagement réel de l'État à nos côtés. Quand je parle d'engagement, je parle d'accompagnement.
À terme, le DAB+, dans les cinq à six ans, va coûter plus d'un million par radio. C'est un budget très important pour nous. En outre, la double diffusion représente des frais doubles. À l'heure où le financement de nos radios est réalisé par la publicité, dans un marché qui souffre, nous avons besoin d'une aide de l'État pour aller vers le DAB+.
On a parlé des mentions légales, qui sont un véritable frein pour les radios privées, mais il existe aussi des quotas et toute une série de mesures à propos desquelles nous avons besoin d'être accompagnés par les pouvoirs publics pour pouvoir avancer.