On voit tous, ce matin, qu'il existe un consensus entre les différents acteurs quant à l'intérêt de cette nouvelle technologie. Toute la question qui nous préoccupe est celle de la transition. Quelles en sont les modalités ? Qui en supporte le coût ? On sait que plus cette transition est longue, plus on doit supporter un double coût, et aucun acteur ne souhaite de surcoût. Le service public sait qu'il ne pourra pas le supporter durablement avec les moyens dont il dispose.
Cependant, il existe des conditions pour que cette transition soit réussie.
Je rejoins ce que Constance Benqué a dit : il faut que la couverture soit étendue. Aujourd'hui, on est en dessous de 50 %. Il faut arriver à au moins 75 %, cible fixée par la stratégie de déploiement définie par l'Arcom, voire au-delà, car il faut qu'on retrouve les conditions de couverture actuelle.
Cela pose aussi la question de l'équipement des Français. Il faut que les Français soient équipés pour recevoir cette technologie. Basculer d'une diffusion FM vers le DAB+ ne peut se faire qu'une fois ces deux conditions remplies, sauf à fragiliser considérablement notre média. C'est le cas pour l'ensemble des acteurs. De ce point de vue, on se rejoint tous.
L'enjeu collectif est de faire en sorte que les Français connaissent ces technologies, d'accompagner les citoyens dans l'adoption de cette technologie et de faire en sorte que se pose la question des récepteurs. Quelqu'un a évoqué leur qualité. C'est un vrai sujet. Il y a aussi la question de leur coût. Ce sont des questions qui ont été au coeur de la stratégie de déploiement de la TNT.
Le service public accompagnera ces enjeux, mais cette technologie doit rester accessible à tous les Français. Nous prendrons part à tous les multiplexes, serons moteurs dans la connaissance et acteurs de toutes les réflexions stratégiques, comme nous l'avons été ces dernières années.
En revanche, arrêter prématurément la diffusion FM de certaines radios signifie que le contribuable ne pourra y avoir accès dans les conditions actuelles. C'est, comme pour les autres acteurs, une question de transition : à quel moment, sans fragiliser le média ni aucun de ses acteurs, aurons-nous les conditions nécessaires pour engager, comme d'autres pays, une réflexion sur la transition et le passage d'un mode de diffusion à l'autre pour que le secteur de la radio n'ait pas à supporter un double coût ?
Je pense qu'il nous faut tous travailler sur cette transition et sur ces conditions.