Lors de la présentation de son rapport consacré aux patrimoines lors du projet de loi de finances pour 2023, Sabine Drexler nous avait alertés sur le défi soulevé par la transition écologique du bâti ancien. Les immeubles datant d'avant l'année 1948 représentent environ un tiers de notre parc immobilier. Leur rénovation thermique est donc un enjeu important dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Cependant, la transition de ces bâtiments ne peut pas se faire à n'importe quelle condition : ceux-ci constituent un patrimoine qu'il nous faut aussi préserver.
Afin d'approfondir notre réflexion, nous accueillons ce matin cinq intervenants : M. François de Mazières, maire de Versailles, ancien directeur général de la Fondation du patrimoine et ancien directeur de la Cité de l'architecture et du patrimoine ; M. Boris Ravignon, président de l'Ademe - l'Agence de la transition écologique - et maire de Charleville-Mézières ; M. Jean-François Hébert, directeur général des patrimoines et de l'architecture au sein du ministère de la culture ; M. Fabien Sénéchal, président de l'Association nationale des architectes des Bâtiments de France, architecte des Bâtiments de France (ABF) à la direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne ; enfin, Mme Grégorie Dutertre, directrice du conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) du Val-de-Marne, qui intervient aujourd'hui au nom de la Fédération nationale des CAUE.
Nous vous remercions d'avoir répondu à notre invitation. Nous mesurons bien que concilier les impératifs de la transition écologique avec la protection de notre patrimoine est complexe. Pourtant, il y a urgence à agir : d'une part, parce qu'il faut s'attendre à une multiplication des travaux de rénovation énergétique dans les années à venir sous l'effet des dispositions de la loi Climat et résilience ; d'autre part, parce que la réhabilitation du bâti ancien apparaît, d'un point de vue écologique, comme l'avenir de la construction.
Dans son rapport, Sabine Drexler avait identifié plusieurs leviers d'action, qui allaient de l'adaptation du cadre réglementaire à l'amélioration de la formation, en passant par une meilleure coordination interministérielle, une plus grande mobilisation des outils disponibles ou encore le soutien à la recherche et la remise à plat des aides financières.
Nous sommes impatients d'entendre votre point de vue et vos propositions en vue de favoriser une transition écologique respectueuse de notre patrimoine.
Avant de vous céder successivement la parole pour une intervention liminaire de cinq à sept minutes, je me permets de vous rappeler que cette audition fait l'objet d'une captation vidéo retransmise en direct sur le site internet du Sénat.