Intervention de Grégorie Dutertre

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 1er février 2023 à 9h30
Transition écologique du bâti ancien — Audition de Mm. François de Mazières maire de versailles boris ravignon président de l'agence nationale de la transition écologique jean-françois hébert directeur général des patrimoines et de l'architecture au ministère de la culture fabien sénéchal président de l'association nationale des architectes des bâtiments de france et Mme Grégorie duTertre directrice du conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement de seine-et-marne

Grégorie Dutertre, directrice du conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de Seine-et-Marne :

Il convient de s'appuyer sur les architectes et de les aider. Il existe beaucoup de volontaires compétents. Il faut développer leur formation continue. Il faut aussi se poser la question de la rentabilité de certaines opérations : comme il est déjà difficile de trouver des financements pour des travaux dans un petit bâtiment situé dans un centre-bourg, le pétitionnaire hésitera à recourir à une maîtrise d'oeuvre, qui augmentera encore le coût de 10 %, et préférera utiliser du polystyrène pour isoler, à moins qu'un ABF ne s'y oppose, ce qui suppose que l'immeuble soit situé en espace protégé.

Pour garantir la qualité des opérations dans les secteurs protégés, encore faut-il pouvoir s'appuyer sur des professionnels dans les unités départementales de l'architecture et du patrimoine (Udap). Celles-ci ne peuvent plus fonctionner comme elles le font !

Il convient aussi de rendre obligatoire, en dehors des secteurs protégés, la validation des programmes de travaux sur un bâtiment, public ou privé, d'avant 1948, par un architecte, quel qu'il soit.

Pour aider les particuliers, le programme d'information « Sare » (Service d'accompagnement pour la rénovation énergétique) a été lancé. Ces « Sare » fonctionnent au niveau des départements. Dans certains cas, des conventions ont été signées avec les CAUE, des associations de protection du patrimoine, ou les services du patrimoine du département, qui ont parfois des architectes du patrimoine en interne.

Si l'on veut encourager le recours à des matériaux biosourcés, les marchés publics de rénovation doivent servir d'exemple. En Seine-et-Marne, par exemple, la culture du chanvre a été relancée par les agriculteurs eux-mêmes : cette plante permet en effet de « restructurer » les sols, n'a pas besoin d'irrigation, etc. Les agriculteurs ont mis en place une industrie de transformation : pendant dix ans, ils ont vendu la chènevotte comme litière pour chevaux, mais, depuis quelques années, l'usage du chanvre se répand dans les constructions, à force de pédagogie et grâce aux chantiers publics, mais aussi privés, qui servent d'exemple.

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