Nous accueillons, ce matin, le vice-amiral d'escadre Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques (FMES).
Après avoir entendu le colonel Michel Goya et le général de corps aérien Bruno Clermont, qui nous ont livré leur vision de terrien et d'aviateur sur la guerre en Ukraine, nous sommes heureux d'avoir le regard d'un marin sur la nouvelle donne géopolitique entraînée par ce conflit déclenché il y a bientôt un an.
Amiral, je rappelle que vous avez passé trente-sept ans dans la marine, en tant qu'officier dans les forces de surface, période durant laquelle vous avez notamment commandé le Jean Bart, puis à l'état-major des armées, en cabinets ministériels et à la direction générale de l'armement. En 2015, vous avez été nommé préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, avant de regagner Toulon, trois ans plus tard, pour prendre la tête de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques, institut de réflexion sur le bassin méditerranéen et le Moyen-Orient.
À la lumière de vos différentes expériences, vous pourrez nous présenter votre analyse des événements sur le terrain et les enseignements que nous pouvons en tirer tant au plan géostratégique que pour nos armées.
Par ailleurs, si la dimension aéroterrestre du conflit ukrainien est la plus commentée, ses aspects navals ne doivent pas être occultés. C'est en effet depuis la mer qu'ont été tirés de nombreux missiles Kalibr contre des objectifs terrestres afin d'appuyer l'invasion russe.
De même, la domination initiale de la mer Noire et de la mer d'Azov par la marine russe a rapidement été contestée par l'Ukraine, avec la destruction du croiseur russe Moskva le 14 avril ou encore le retrait russe de l'île des Serpents en juillet dernier. Ce rééquilibrage a été permis par les matériels fournis à l'Ukraine : artillerie à longue portée et missiles antinavires, mais également par l'usage de nouvelles armes telles que les drones navals. Sur tous ces points, l'éclairage que vous pourrez nous apporter sera particulièrement utile.
Vous pourrez également nous indiquer les répercussions de ce conflit dans d'autres zones, en mer Méditerranée ou encore en mer Baltique.
Au-delà du conflit ukrainien, nous avons examiné, la semaine dernière, un rapport sur la stratégie française dans l'Indo-pacifique. Nos collègues ont rappelé l'importance de cette zone et la nécessité d'y renforcer la présence française, ce qui passe en particulier par une augmentation des moyens de nos armées. Nous souhaiterions vous entendre sur ce sujet majeur.
Enfin, et de manière liée, vous nous direz le regard que vous portez sur les annonces faites par le Président de la République lors de ses voeux aux armées le 20 janvier dernier, qu'il s'agisse de l'augmentation des dépenses militaires comme des priorités identifiées, qui esquissent les contours de la future loi de programmation militaire.
Vice-amiral Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques. - Mon expérience nourrira mon propos selon trois points de vue. J'ai exercé pendant presque vingt ans dans les forces de surface de la marine, plus précisément au sein du groupe aéronaval de défense aérienne, déployé avec une mission d'interface ou d'intermédiaire en matière de géopolitique ; j'ai également une expérience de vingt ans dans les relations internationales et ce que l'on qualifie de « politico-militaire », d'où un éclairage stratégique ; enfin, je suis depuis bientôt cinq ans à la tête du think tank FEMS, qui étudie la géostratégie et la géopolitique sur le flanc sud. Or, paradoxalement, ce qui se passe à l'Est est le reflet d'un monde dans lequel le sud de l'Europe est particulièrement « crisogène », ce qui doit nous préoccuper. Telle est la raison pour laquelle nous serons amenés à parler de l'Ukraine et de la mer.
Je commencerai par tirer les conséquences technico-opérationnelles générales de cette guerre, en adoptant plus particulièrement un point de vue maritime concernant la France.
Je suis fier qu'un think tank provincial, basé à Toulon, ait accès à la représentation nationale du Sénat, dans le cadre de cette audition.
La guerre en Ukraine ne change pas la nature de l'évolution du monde, telle qu'elle était enclenchée. Je suis entré dans la marine en 1981, époque à laquelle remonte le début de la convergence du monde post-historique, post-nationale et post-industrielle qui s'est accélérée après la chute du mur de Berlin. L'économie dominait tout, de sorte que la gouvernance était appelée à remplacer le politique, et nous devions tous fusionner.
Le think tank FEMS a été créé en 1990, avec pour objectif explicite de rallier la rive sud du bassin méditerranéen au modèle de la rive nord, afin de l'européaniser. Ainsi, dans le processus de Barcelone signé au milieu des années 1990, il était prévu que, en 2010, l'ensemble des États méditerranéens forment une union douanière et un marché commun, le Maroc et la Turquie faisant, bien entendu, partie de l'Union européenne. Or, au lieu de cette convergence, on a observé une fragmentation du monde, qui se concrétise désormais dans le conflit ukrainien, sous la forme d'une tension majeure entre l'Est et l'Ouest, l'Occident s'opposant à la Russie et à la Chine.
Il s'agit là, en quelque sorte, d'un retour vers le futur, car, au tournant du XIXe siècle et du XXe siècle, des penseurs comme Halford Mackinder ou Nicholas Spykman avaient déjà théorisé l'opposition des grandes puissances continentales et de la thalassocratie, de ceux qui détenaient les matières premières et de ceux qui en faisaient le commerce maritime. Spykman, dans l'entre-deux-guerres, avait notamment insisté sur l'importance du Rimland, cette zone interface entre, d'une part, la Chine et la Russie, d'autre part, le monde maritime anglo-saxon, où les tensions ont lieu.
Ainsi, la carte de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) illustre le concept de Heartland défini par Mackinder il y a plus de cent ans, lequel correspond à la grille de lecture du monde tel qu'il est aujourd'hui et à la structuration politique et économique qui s'opère sous nos yeux : la tension Est-Ouest s'accompagne désormais d'une désoccidentalisation, c'est-à-dire que le modèle occidental qui a marqué l'organisation des relations internationales depuis l'après-guerre laisse place à des modèles alternatifs. Les conséquences se font sentir en matière de droit international, et le monde est beaucoup moins désinhibé en matière de violence, ce qui rend la situation inconfortable.
Deuxième facteur géopolitique révélé par la guerre en Ukraine, l'espace du Sud, qui recouvre des réalités différentes, s'affirme dans sa globalité. Les puissances du Sud s'émancipent, souvent de la tutelle américaine ; elles sont plus fortes qu'auparavant, car elles ont profité de la mondialisation et sont plutôt favorables aux puissances de l'Est.
Troisième facteur, l'Afrique prend de plus en plus d'importance. C'est un continent en expansion démographique, mais en crise économique structurelle et sociétale. Or, quel que soit le critère considéré, son opposition avec les pays du Nord demeure. Au lieu de la convergence des deux rives de la Méditerranée et de l'européanisation de nos voisins, telles que les prévoyait le processus de Barcelone, nous avons vu la divergence se creuser et se doubler d'un antagonisme fort, que viennent aggraver les crises diverses que nous connaissons actuellement. Les analyses concluent toutes à un accroissement de cette divergence entre les deux rives du bassin méditerranéen.
Le phénomène idéologique prend également de l'ampleur, car, au moins depuis la révolution iranienne des années 1980, l'islam est revendicatif et a en quelque sorte remplacé le marxisme sur la rive sud de la Méditerranée. Ce militantisme ajoute de la tension aux tensions et la Chine, la Turquie et la Russie profitent d'autant plus de l'affaiblissement structurel de l'Ouest et de l'Europe pour s'affirmer, l'Afrique constituant ainsi le front indirect de la guerre en Ukraine. Si la situation tournait mal pour la Russie en Ukraine, il ne serait pas étonnant de voir se développer d'autant plus l'activisme anti-européen sur ce flanc sud.
Par conséquent, s'il est vrai que la guerre en Ukraine n'a pas ouvert cette tension avec le Sud, elle vient néanmoins s'ajouter à une crise structurelle d'envergure où le Sud et l'Afrique jouent un rôle essentiel.
Deuxième point, les conséquences technico-opérationnelles : la dissuasion nucléaire fonctionne. Si l'Ukraine avait détenu la bombe ou si lui-même ne l'avait pas eue, Vladimir Poutine n'aurait pas attaqué ; si l'Occident n'avait pas eu la bombe, Poutine aurait été moins prudent. Nous avons la démonstration en temps réel que la dissuasion nucléaire fonctionne, même si elle n'est pas l'alpha et l'oméga de la sécurité mondiale.
Ensuite, il y a un débat sans fin sur l'alternative technologie versus masse - à savoir la capacité de produire des outils militaires, la logistique. En réalité, il n'y a pas de vainqueur. L'Ukraine et l'Occident disposent de la technologie, tandis que la Russie privilégie la masse, et nous arrivons à un statu quo. Il faut les deux. On ne peut privilégier l'un, mais il est plus facile de développer de la masse si l'on détient la technologie plutôt que l'inverse.
Autre débat, qui date de Tocqueville : les démocraties seraient molles, et manqueraient de force morale. Sont-elles plus fragiles que les autres, ou la démocratie donne-t-elle plus de force morale ? Les deux. La démocratie a une fragilité initiale : c'est une société de débats, ouverte, et il est facile d'instrumentaliser les débats internes. Selon Tocqueville, les démocraties ont toujours du mal à commencer les guerres de même qu'à les terminer. Et, comme le montrait Clausewitz, une fois que le peuple s'empare de la conflictualité, la passion commence à venir et il y a un risque de montée des extrêmes.
Oui, la démocratie - notamment interne - est vulnérable, actuellement du fait des attaques sur les réseaux sociaux. Toutefois, les soldats ukrainiens savent pourquoi ils se battent, contrairement aux soldats russes - hormis ceux de Wagner, qui sont payés et disposent de bons équipements. Depuis la Révolution française, on sait que la démocratie a le pouvoir de fédérer les peuples.
Il y a aussi la question clef du leadership. Le leadership de temps de paix diffère de celui du temps de guerre. Paul Reynaud était mal à l'aise dans la transition. Il avait tout compris, puisqu'il a pris de Gaulle dans son gouvernement, mais il n'avait pas la personnalité pour répondre aux problèmes et pour changer complètement de politique.
Les technologies de rupture - drones, satellites, cyber, réseaux de communication, intelligence artificielle - sont importantes, et constituent la boucle OODA : observer, orienter, décider et agir. Cette boucle de décision opérationnelle se raccourcit considérablement et apporte un net avantage.
La prolifération des armes « au-dessus » - missiles, drones, bombes de précision - renforce la nécessité d'une défense aérienne, de façon bien plus cruciale actuellement qu'il y a trente ans : ces armes prolifèrent partout, coûtent peu cher et sont faciles à employer. Désormais, nul ne peut dire que le territoire français ne sera pas touché par une bombe aussi performante que les nôtres. Par exemple, la marine algérienne détient des sous-marins diesel Kilo modernisés, furtifs, qui peuvent envoyer des missiles de croisière Kalibr sur notre territoire, sans que cela puisse lui être attribué. Nous n'avions pas ces problèmes il y a vingt ans, et la dissuasion nucléaire ne nous protège pas de cela...
La dissuasion nucléaire est très efficace, mais pas exclusive. Désormais, nous avons rééquilibré nos forces vers le conventionnel. Il faut avoir une capacité de dissuasion conventionnelle, pour pouvoir déclencher de potentielles représailles massives. La question ne se posait pas il y a trente ans, car la menace extérieure était trop faible, ou lorsqu'elle était importante, on se situait dans le spectre du nucléaire.
J'aborde désormais les conséquences maritimes. Malgré la fragmentation, la mondialisation demeure. Elle est économique, et l'économie, c'est le maritime. La moindre interférence avec un flux maritime perturbe le monde entier. Même un conflit très terrien comme l'Ukraine a un impact maritime.
Les capacités de déni d'accès ou d'interdiction des espaces sont renforcées. D'une certaine façon, la mer se rétrécit. Presque tout le monde a accès à des satellites, à des radars et à des drones. Les missiles antinavires prolifèrent et vont de plus en plus loin. Commandant de la frégate Jean Bart au Liban en 2006 lors de l'opération Baliste, j'ai constaté que le Hezbollah détenait des missiles C-802 chinois, copies des Harpoon occidentaux. Sur le Jean Bart, fleuron de la défense aérienne de la marine française, nous étions donc à équivalence avec ce mouvement, qui tirait un missile à partir de camions sur le parking de l'aéroport de Beyrouth ! Désormais, la possession de telles armes s'est généralisée. Les espaces sont de plus en plus contestés. Notre supériorité relative diminue, notamment à partir de la terre. Certes, la marine est une armée technique : elle limitait l'action en mer de certains pays. Or ces pays sont montés en technologie, et, avec des armes de plus grande portée et des satellites, ils n'ont plus besoin de détenir une frégate pour vous empêcher d'approcher de la terre avec vos bateaux. C'est entièrement nouveau. Nos bateaux sont de plus en plus vulnérables sur des mers rétrécies.
Cela remet donc en place le concept de marine océanique. Si beaucoup peuvent être présents en Méditerranée, peu sont capables de se rendre au milieu de l'océan Indien pour surveiller et intervenir militairement hors de portée des missiles. Avoir une capacité océanique de haute mer, capable de durer loin et longtemps au milieu des océans devient vital. Ceux qui se rapprocheront auront des difficultés.
Ensuite, nous devons être mobiles, plus furtifs, et la marine française s'y entraîne. Il faut aussi mieux défendre les bateaux. Les autres pays deviennent aussi forts que nous désormais : le phénomène Hezbollah s'est généralisé. Il nous faut donc des bateaux blindés, des armes, des capacités de commandement plus rustiques. À mon avis, la stratégie précédente fondée sur les frégates légères est derrière nous.
La guerre revenant, nous devons aussi accepter d'avoir des pertes, ce que nous avons oublié. Un bateau de guerre est amené à couler, et, avec lui, ce sont des centaines de personnes qui meurent. Durant la guerre des Malouines, le croiseur argentin Belgrano a été torpillé par un sous-marin anglais avec 400 personnes à bord. Les Anglais ont perdu plus d'une vingtaine de bateaux pendant la guerre. Je rappelais à mes équipages que les trois bateaux anglais de défense aérienne qui sont descendus aux Malouines avec l'amiral Woodward n'ont pas fini la guerre : ils ont été soit coulés, soit tellement endommagés qu'ils ont dû être remplacés par trois autres. Or la marine française n'a jamais eu plus de quatre bateaux de défense aérienne depuis les années 1960... Il faut vraiment s'interroger sur ce point.
Nous devons envisager, de temps en temps, de frapper en premier. Dans les années 1990-2000, le monde était a priori pacifique ; les armées faisaient du maintien de l'ordre, dans une logique de CRS international. Nous rentrons dans un monde de conflictualité, où tout le monde tape sur tout le monde, sans aucune inhibition. Veut-on systématiquement recevoir le premier coup, qui peut être mortel ?
Il nous faut aussi menacer de rétorsion, c'est-à-dire détenir des capacités de rétorsion telles que l'on n'osera pas nous attaquer.
Nous avons réalisé une étude sur la territorialisation des mers, pour comprendre l'exploitation progressive du droit de la mer à des fins d'appropriation de la mer. Ce n'est pas seulement du machiavélisme. Cela ressort aussi de la géopolitique et du culturel : les pays continentaux n'ont pas la même relation à l'espace que les pays maritimes. Sur certains territoires, il y aura, durant les prochaines années, un vrai problème de liberté des mers : Méditerranée orientale, mer Rouge, golfe Arabo-persique, mer de Chine du Sud... Ces mers risquent de devenir dangereuses pour nos bateaux.
Sur d'autres zones, nous pouvons être concurrencés par l'appropriation par d'autres de mers dont nous avions l'usage.
Nous sommes un pays particulier, avec des départements, régions et communautés ultramarines (DROM et COM), un pays archipellisé, du Sud, qui existe en dehors de l'Europe. Notre capacité à protéger notre pays éloigné de l'Europe n'est pas un luxe ; c'est vital.
Pour accéder à La Réunion, si la mer Rouge ou la Méditerranée sont fermées ou peu sûres, il faut faire le tour, soit sept jours de mer de plus. Ce n'est pas dramatique, mais nécessite de la préparation : disposer de points d'appui, maintenir de bonnes relations avec le Sénégal, penser à d'autres points d'appui, comme l'Angola, et détenir suffisamment de bateaux pour penser à la souveraineté et à la sécurité de ces territoires en cas d'agression, pour que les renforts n'arrivent pas trop tard. C'est un énorme enjeu, conséquence de cette vulnérabilité croissante de nos moyens.
Conclusion : la France est une puissance moyenne, en recul relatif, qui a une singularité stratégique. Nous ne sommes pas comme les autres, en raison de notre dissuasion nucléaire, mais surtout de nos territoires ultramarins. Soit l'on considère que c'est un reste de l'empire colonial - ce que pense la moitié de l'ONU et que tout le monde veut nous faire croire - qu'il faut se préparer à lâcher, et nous rentrons dans la norme, soit l'on considère que c'est une partie intégrante de l'identité française, mais il faut alors assumer cette singularité exceptionnelle dans notre politique. Aucun pays européen - hormis les Britanniques - ne comprend cela. Vous êtes l'enceinte la plus apte à le comprendre. Si nous assumons ce positionnement qui est un enjeu majeur, notre territoire national du Sud est vulnérable et menacé. Nous serons attaqués de l'extérieur - à l'ONU, ou par le droit, l'économie, l'appropriation des ressources... - et intérieurement, au travers une déstabilisation dans l'Hexagone ou en outre-mer.
Nous sommes une puissance faible et originale. Si nous voulons être ambitieux, il nous faut être proactifs et accepter la prise de risque. On peut gagner quinze ans avec un repli frileux et une ligne Maginot, mais on perd à la fin - militairement, politiquement et même philosophiquement. Israël est un pays qui, dès sa naissance, est condamné à mourir à échéance assez courte. Comment un pays aussi faible structurellement arrive-t-il à survivre et à défendre ses intérêts avec un certain brio ? Il est très proactif : il passe son temps à remettre en cause, à prendre des risques, à agir. C'est plus inconfortable, mais la sécurité active est plus efficace que la sécurité passive. Si nous voulons maintenir notre vision, notre force et nos intérêts, il faut prendre des risques.
Il ne faut pas s'aligner, car nous sommes spéciaux, mais agir au loin, en amont, de manière multiforme, avec un fort enjeu maritime. Et nous devons diversifier les partenariats.
Bien sûr, nous sommes occidentaux. Il y a une solidarité occidentale évidente. La menace du front de l'Est - Russie, Chine - nous concerne directement. Nous sommes aussi européens, et nous avons une solidarité à cet égard. Mais nous sommes aussi du Sud. Or nous avons un peu perdu nos relations bilatérales avec le Sud, au profit des solidarités occidentales et européennes.
Militairement, nous devons être capables de faire la différence. La France doit se protéger qu'il s'agisse de l'Hexagone comme de ses DROM et COM. Nous pouvons être attaqués ; ce n'est pas une vue de l'esprit.
Dans la marine, il faut développer des interopérabilités et des points d'appui. Nous sommes une Nation maritime de facto.
Merci pour cette présentation riche et dynamique.