Je suis également co-rapporteur sur le programme 146 et souhaite vous poser quelques questions. Un travail est mené avec les industriels pour mettre en place ce qu'il est désormais convenu d'appeler une économie de guerre. Sans commandes, toutefois, cette expression fait figure de slogan et reflète une ambition qui reste à concrétiser.
Des industriels nous disent que l'économie de guerre ne serait pour le moment assortie d'aucune commande. Pouvez-vous nous indiquer, s'agissant du programme 146, si des munitions complexes ou d'autres équipements ont été commandés concrètement depuis le 24 février dernier ? Quel est le calendrier ? Que recouvrent les lettres d'intention attendues par les industriels ? L'effort est-il reporté à la prochaine LPM, au risque de perdre un an depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, alors que plusieurs pays ont déjà annoncé des efforts importants ?
La presse s'est fait l'écho d'éventuels arbitrages défavorables sur plusieurs programmes majeurs, qui entraîneraient un ralentissement du rythme de modernisation des armées. Alors qu'une accélération serait souhaitable, on n'entend parler que de recherches d'économies... Pouvez-vous nous indiquer très précisément quels sont les programmes qui sont dans la balance, en vue d'éventuels arbitrages pour réduire l'enveloppe globale de la LPM, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit ? Il est normal, dans ce genre d'exercice, de procéder à des arbitrages, mais encore faut-il que les données en soient transparentes pour le Parlement. Je prendrai l'exemple de la modernisation du Tigre 3, pour laquelle nous avons dû, des collègues et moi, nous rendre en Espagne pour aider à convaincre nos amis espagnols de nous accompagner dans ce programme. Il serait donc malvenu si, demain, nous étions obligés de leur expliquer que nous l'abandonnions.