Intervention de Fabrice Fries

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 8 février 2023 à 10h35
Audition de M. Fabrice Fries président-directeur général de l'agence france-presse

Fabrice Fries, président-directeur général de l'Agence France-Presse :

Les jeux Olympiques représentent un coût pour l'AFP ; ils ne sont pas une source de revenus, ou ne le sont que marginalement - nous vendrons peut-être un peu plus de photos à la pièce que d'habitude, mais nous fonctionnons avant tout à l'abonnement. Les coûts afférents sont considérables : nous avions 150 personnes au Qatar, travaillant en six langues, pour couvrir la Coupe du monde de football, beaucoup de techniciens notamment. Ni la Coupe du monde de rugby de 2023 ni les jeux Olympiques de 2024 ne changeront la face de l'AFP pour ce qui est de ses revenus.

En Afrique, nous sommes l'agence dont le réseau est le plus important. Nous rencontrons des difficultés pour travailler dans certains pays, au Mali en particulier, où nos journalistes subissent beaucoup de pression. Sans être la voix de la France, nous sommes très souvent la cible des actes de rétorsion par lesquels les gouvernements visent la France. Nous avons fait de très beaux reportages sur les Peuls, nous venons de créer deux postes de vidéastes à Lagos et Dakar : il s'agit d'une priorité.

En matière de désinformation, la lutte est inégale : le gouvernement français n'agit pas avec les mêmes armes que Wagner, et heureusement. Notre rôle, quel est-il ? Le Quai d'Orsay nous a souvent sollicités pour un fact checking sur tel ou tel dossier. Parfois, nous ne pouvons pas répondre. Je pense à un épisode survenu lors d'un putsch au Burkina Faso : il était dit que le président chassé s'était réfugié à l'ambassade de France, mais nous n'avions pas pu recueillir au moins deux sources pour démentir cette allégation. Il nous arrive tout simplement de ne pas savoir ; or nous sommes très surveillés par la communauté des complotistes : nous devons faire très attention à ce que nous racontons. C'est ce que nous expliquons au Quai d'Orsay, tout en restant à son écoute : nous sommes indépendants du gouvernement français, et c'est notre image qui est en jeu.

Quant aux actions de promotion de ce que fait la France dans cette région, elles ne sont absolument pas de notre ressort.

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