Monsieur le sénateur Laurent, en ce qui concerne la filière automobile en France et l’objectif européen que nous nous sommes fixé, votre jugement est dur : je ne crois pas possible de dire que nous n’avons aucune stratégie claire en la matière. Certes, la bascule à réaliser est majeure, peut-être même anxiogène, mais nous avons une stratégie. Comme vous le savez, des points d’étape sont prévus avant 2035.
La stratégie est assez claire : afin de donner de la visibilité aux industriels et aux consommateurs, nous prévoyons de produire 2 millions de véhicules électriques par an en 2030, de mobiliser massivement les moyens de l’État, avec pas moins de 5 milliards d’euros investis dans le cadre du plan France 2030, et ce hors du champ compétences et formation, évoqué à l’instant, qui sera abondé par ailleurs.
Sur le sujet majeur des matériaux critiques, je rappelle qu’il est possible de recycler jusqu’à 99 % des métaux composant les batteries – lithium, nickel ou cobalt. Recycler davantage ces métaux permettrait d’en extraire moins, ce qui serait moins délétère pour notre planète. De nombreux projets émergent en France afin de bâtir ces sites de recyclage de batteries de véhicules électriques.
Par ailleurs, nous disposons dans notre pays de gisements de matériaux constitutifs des batteries. Le groupe Imerys a ainsi annoncé, en octobre 2022, le lancement d’un important projet d’exploitation de lithium dans l’Allier, qui devrait permettre d’équiper 700 000 véhicules par an en batteries lithium-ion.
J’ajoute qu’un délégué interministériel aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques, Benjamin Gallezot, a été nommé voilà un mois. Il est à la disposition de l’ensemble des parlementaires pour aborder ce sujet des matériaux critiques.