Monsieur le sénateur Segouin, merci de votre question, qui me permet d’exposer clairement devant vous la position de la France, qui a déjà été exprimée à plusieurs reprises par voie écrite et orale, et lors de conseils européens.
Vous avez raison, l’inquiétude règne quant à la réforme des normes de commercialisation qui a été lancée par la Commission européenne et soumise aux États membres, pour avis uniquement. Là est bien la difficulté, dans le travail que nous avons à accomplir avec la Commission. Dès le début de cette négociation, la France a indiqué son désaccord sur différents points, en particulier sur la révision des dispositions relatives aux mentions valorisantes, réservées ou facultatives, c’est-à-dire aux normes de commercialisation.
Vous avez très bien décrit les risques que fait courir ce projet de réforme. Le premier, c’est un risque de tromperie du consommateur, par l’introduction d’une notion trop vague pour que l’on puisse valoriser un certain nombre de nos productions. Le deuxième, c’est un risque pour nos filières, en particulier celles de plein air – Label rouge et autres – ; on court le danger de ne plus pouvoir les valoriser comme elles le sont en ce moment.
J’ai écrit au commissaire européen à l’agriculture et au développement rural, j’ai discuté avec lui ; nous travaillons avec la Commission pour que la proposition qui sera examinée le 22 février prochain par le comité d’experts soit telle que nous puissions continuer de respecter les règles qui ont été édictées dans les années 1990 et sont de nature à rassurer le consommateur, à lui donner une vision claire de ce qu’il achète, et qui permettent à nos producteurs de valoriser leur production dans des conditions satisfaisantes.
C’est bien ce qui est en jeu, dans votre département de l’Orne, où je sais que vous êtes très attaché à cette filière, comme dans tous les départements d’élevage de volaille. Nous continuons à travailler au maintien de ces mentions valorisantes, mais aussi, plus globalement, au soutien d’une filière qui est déjà – je le rappelle, mais vous le savez aussi bien que moi – en grand risque du fait de la crise sanitaire qu’elle traverse, en raison de l’influenza aviaire. Sur ce sujet aussi, nous sommes au chevet de ces filières, nous travaillons avec elles pour trouver des solutions de court et de long terme, grâce notamment à la vaccination.