Monsieur le sénateur Franck Montaugé, je vais vous dire le fond de ma pensée au sujet de ce texte (Ah ! sur les travées des groupes SER et CRCE.) : je ne vois pas ce qu’il apporte, mais je vois très bien ce qu’il coûte, à savoir 18 milliards d’euros.
Je ne vois pas ce qu’il apporte, parce que nous avons engagé la prise de participation d’EDF par l’État à hauteur de 100 % ; au moment où je vous parle, nous détenons 96 % des titres. Je ne vois donc pas à quoi il sert de faire un texte de loi pour nationaliser EDF, alors que l’État détiendra 100 % des titres d’ici à quelques semaines !
Vous allez me répondre en citant le projet Hercule et en répétant que nous voulons démanteler EDF… Dans quelle langue faudra-t-il dire que le projet Hercule est mort et enterré et que nous voulons préserver l’unité d’EDF ?
Pourquoi voudrions-nous reprendre les titres d’EDF et contrôler à 100 % cette entreprise si c’est pour la démanteler ensuite ? Cela n’aurait absolument aucun sens ! §Je veux que les choses soient claires et entendues : nous voulons en faire un grand service public.
J’en viens aux 18 milliards d’euros que coûterait l’application de ce texte.
Imaginons que l’on étende, comme le vise cette proposition de loi, l’ensemble des tarifs régulés d’électricité, non seulement aux petites et très petites entreprises, mais aussi aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire, c’est-à-dire à presque tout le tissu économique français. Monsieur le sénateur, croyez-vous sérieusement que toutes les entreprises françaises ont besoin que 18 milliards d’euros d’argent public du contribuable soient mis à contribution pour les soutenir face à la crise de l’électricité ?
Je pense que c’est tout simplement un gigantesque gaspillage d’argent public !