Ma question s’adresse à M. le ministre délégué chargé de la ville et du logement.
Le 1er février dernier, la Fondation Abbé Pierre publiait son vingt-huitième rapport sur l’état du mal-logement en France.
Le constat est accablant : 330 000 personnes sans logement sur notre territoire, des milliers d’adultes et d’enfants refusés chaque soir par le 115 pour un hébergement d’urgence, près de 4 millions de Français mal logés… Cette situation est indigne dans notre pays, où, force est de le constater, les fractures ne cessent de s’aggraver.
Sont en cause des évolutions conjoncturelles : la crise sanitaire avait déjà fragilisé les plus précaires, l’inflation les a ensuite atteints de plein fouet. Aujourd’hui, les dépenses énergétiques deviennent insoutenables pour de nombreux ménages modestes.
La situation s’explique également par des raisons structurelles. Les prix à l’achat et à la location n’ont cessé de grimper depuis trente ans. Et l’effort public pour le logement en France n’a cessé de chuter depuis 2010.
On le sait, le logement est le premier sujet de préoccupation des Français. Il devient également une source aggravante d’exclusions et d’inégalités.
À titre d’exemple, j’évoquerai la situation des mères de famille monoparentale : 40 % des femmes avec un enfant vivent dans de mauvaises conditions de logement, contre 20 % pour la moyenne de la population.
Vous allez probablement me dire, monsieur le ministre, que vous n’êtes pas responsable de l’état du mal-logement en France, qui perdure depuis trop d’années, mais vous êtes aujourd’hui responsable du changement de braquet, du tournant à prendre pour permettre à tous les Français de se loger dignement.
Monsieur le ministre, allez-vous enfin relancer la construction de logements neufs, particulièrement de logements sociaux ? Allez-vous renouer avec l’objectif de 500 000 logements neufs par an ?