Monsieur Philippe Folliot, je vous prie tout d’abord d’excuser M. le ministre des armées, qui est retenu à Bruxelles dans le cadre d’une réunion ministérielle de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord).
Monsieur le sénateur, je connais votre engagement sur ces sujets et vous suis reconnaissante de les évoquer devant nous aujourd’hui.
Dans le cadre du soutien que la France octroie à l’Ukraine, nous examinons trois critères fondamentaux à chaque fois que nous procédons à une cession d’armes à ce pays.
Le premier est la réponse apportée aux priorités des demandes des Ukrainiens, dans une logique défensive et dans la maîtrise du risque d’escalade.
Le deuxième est la préservation de notre modèle de sécurité et de défense.
Le troisième est l’efficacité opérationnelle rapide des capacités fournies, avec des équipements fonctionnels, une formation adaptée, des munitions et le MCO (maintien en condition opérationnelle).
Nous répondons rapidement aux priorités des demandes ukrainiennes sur les blindés de combat, l’artillerie et la défense sol-air. Les canons Caesar sont une réponse adaptée. Dix-huit canons sont déjà livrés et seront complétés rapidement par de nouveaux canons français et danois. La France a par ailleurs donné des LRU, avec des lots de roquettes.
De même, pour la défense sol-air, nous avons déjà livré des missiles Mistral et des batteries Crotale. Nous poursuivrons l’aide à la protection du territoire ukrainien en livrant au printemps, avec les Italiens, une batterie SAMP/T (système sol-air moyenne portée/terrestre).
Monsieur le sénateur, nous poursuivons la formation d’unités blindées, avec, par exemple, des chars légers AMX 10 RC, qui iront bientôt en Ukraine.
Par ailleurs, nous avons créé avec le Parlement un fonds spécial de soutien de 200 millions d’euros, qui sont déjà bien utilisés. Ce fonds permet à l’Ukraine d’acheter du matériel directement auprès des industriels français. Ainsi, il débouchera sur la fourniture de douze Caesar supplémentaires et d’un radar GM 200, ou Ground Master 200.
Cela vient compléter le soutien que nous apportons au travers de la Facilité européenne pour la paix (FEP). Nous avons déjà collectivement engagé plus de 3, 5 milliards d’euros.