Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je voudrais tout d'abord féliciter très chaleureusement et très sincèrement notre collègue Jean-Paul Virapoullé. En effet, sa question nous permet d'aborder un sujet très important. Le problème du positionnement de la France face au reste de la planète et de l'avenir de notre société devrait même figurer au coeur du grand débat démocratique que nous devons avoir. Je regrette d'ailleurs qu'un tel débat n'ait pas encore véritablement eu lieu, même s'il nous reste deux mois pour le mener.
D'une manière plus générale, nous devons également discuter du mode de fonctionnement de notre économie et du dispositif de la France dans le monde. Notre collègue Aymeri de Montesquiou vient à l'instant d'émettre un certain nombre d'observations tout à fait justifiées. C'est la preuve que nos élites et notre haute administration doivent réaliser un effort très important pour se mettre à la hauteur des enjeux, notamment face aux nouvelles réalités géopolitiques qu'incarnent la Chine ou l'Amérique du Sud. Il faudra bien que nous sachions nous y adapter.
Monsieur Virapoullé, je voudrais en toute humilité vous féliciter une nouvelle fois. Vous êtes parti d'un constat que nous n'avons collectivement pas véritablement su faire. Que s'est-il passé le 29 mai 2005 ? Pourquoi les Français, qui ont été le peuple moteur de la construction européenne, ont-ils exprimé un avis négatif sur le traité constitutionnel européen ? Nous n'avons eu ce débat nulle part.
Il est vrai, et je rejoins totalement votre analyse, qu'une partie de nos élites a évacué cette question avec un peu de suffisance : le peuple n'aurait décidément rien compris. Or, à mon sens, le peuple a toujours raison dans une démocratie. Mais si on lui pose de mauvaises questions et si on lui explique mal les enjeux, il peut effectivement répondre en exprimant des préoccupations que les élites n'avaient sans doute pas suffisamment perçues.