Intervention de Laurence Cohen

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 12 janvier 2023 : 1ère réunion
Table ronde avec des chercheuses de l'institut national d'études démographiques ined

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen, co-rapporteure :

Merci pour vos propos introductifs. J'aimerais disposer de plus amples éléments sur certaines données que vous avez exposées ce matin, qui m'ont interrogée. Vous me semblez avoir beaucoup insisté sur les conséquences des différentes tensions au travail ou périodes d'inactivité sur la santé mentale et beaucoup moins sur les TMS ou autres accidents du travail, qui touchent par exemple autant les travailleurs du bâtiment que les aides à domicile. Est-ce un parti pris, ou ce constat découle-t-il des données que vous avez pu recueillir ? Nous savons que 31 % des femmes sont en situation de tension au travail, contre 27 % des hommes. J'aimerais connaître votre sentiment à ce sujet.

Vous n'avez par ailleurs pas évoqué les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes au travail, qui restent taboues, voire niées, au sein d'un certain nombre d'entreprises. Lorsque les femmes subissent ces agressions, ce sont souvent elles qui doivent quitter l'entreprise et pas leur agresseur. Pourquoi n'avez-vous pas mentionné cette question ?

Ensuite, vous indiquez que les femmes qui ont eu des enfants, mais ont poursuivi leur carrière professionnelle, rencontrent moins de problèmes de santé que celles qui l'ont interrompue pendant une période importante. Je pense que tout l'environnement social et économique auquel doivent faire face les femmes dans leur vie professionnelle doit ici être pris en compte. Vous l'avez, il me semble, abordé rapidement, mais j'aimerais là aussi disposer de plus amples éléments.

Enfin, je comprends de vos propos qu'il n'y a pas de déficit de recherche au niveau de la santé des femmes au travail puisque des chercheuses ont beaucoup travaillé sur le sujet et que des travaux existent. Je m'interroge tout de même. J'étais hier sur Public Sénat. Les interlocutrices présentes expliquaient que les travaux de recherche étaient nombreux et qu'il y avait beaucoup de chercheuses, mais que ces sujets ne semblaient pas intéresser l'ensemble de la société, mais plutôt exclusivement les femmes. Si nous souhaitons des progrès en la matière, il faudrait pourtant que toute la société se sente concernée.

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