Concernant les différences de génération, et en matière d'expositions aux pénibilités, j'ai travaillé sur les effets différés, à long terme. Nous avons pu constater des différences entre les femmes et les hommes entrés sur le marché du travail avant le début des années 1990, ou depuis le début des années 1990, mais quand on s'intéresse au cancer, on étudie des populations d'un âge plus mûr, et on ne peut se prononcer pour les plus jeunes. En revanche, nous constatons dans les statistiques nationales que tant chez les femmes que chez les hommes, les accidents du travail avec arrêt touchent majoritairement les plus jeunes. Les secteurs dans lesquels s'insèrent les femmes sont concernés.
D'une manière générale, l'un des problèmes se posant en termes de santé au travail relève du fait que l'on veut gérer la pénibilité par le biais du recrutement. On affecte ainsi les travailleurs les plus jeunes et en meilleure santé sur les postes plus difficiles. Tout l'enjeu des ergonomes vise à adapter le poste à l'homme ou à la femme, plutôt que l'inverse. Il est important de veiller à ne pas compromettre l'avenir des plus jeunes en les affectant sur les tâches plus pénibles, au motif de préserver les plus âgés ayant eux aussi été exposés à des pénibilités. Nous devons continuer à améliorer les conditions de travail pour tous et pour toutes.