Intervention de Constance Beaufils

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 12 janvier 2023 : 1ère réunion
Table ronde avec des chercheuses de l'institut national d'études démographiques ined

Constance Beaufils, auteure d'une thèse sur L'inactivité professionnelle au cours du parcours de vie : un déterminant social de la santé des femmes aux âges élevés, réalisée à l'Université de Paris-Saclay et à l'Ined :

Je ne dispose pas d'éléments concernant la reprise du travail des femmes ayant connu des problèmes de santé par rapport aux hommes. Je ne voudrais pas émettre de suppositions. Je pourrai toutefois me renseigner et vous communiquer d'éventuels travaux ayant trait à ces questions.

De même, vous nous interrogez sur la reprise et les comportements d'activité des hommes et des femmes autour de l'âge pivot. J'ai surtout étudié les femmes entre 25 et 50 ans car les données au-delà de ces âges devenaient compliquées à traiter. Je n'aurai donc que peu d'éléments à vous apporter. En revanche, concernant les facteurs facilitant la reprise d'emploi, j'ai pu identifier le type de contrat avant l'interruption, donnant une idée de la sécurité de l'emploi et de l'inscription dans celui-ci dont bénéficiaient les femmes en question et le type de secteur. Par exemple, les fonctionnaires peuvent toujours reprendre leur emploi, ce qui facilitera leur retour, parfois après dix ans d'interruption. Elles peuvent donc sortir des trappes à inactivité. Dans le secteur privé, l'emploi n'est quant à lui pas garanti au retour. Par ailleurs, plus la durée d'interruption est longue, moins les chances de reprise sont importantes, puisque les obstacles que j'évoquais plus tôt croissent à mesure du temps d'inactivité.

Enfin, la question de la santé recoupe différents facteurs. Souvent, les femmes essayant de reprendre un emploi après quinze ou vingt ans d'interruption n'ont pas la même forme physique que lorsqu'elles en sont sorties. Elles ressentent ainsi ce retour comme très difficile, même si le poste est le même. Si des troubles de santé se sont développés pendant la période d'interruption, il sera plus compliqué de revenir par la suite. Comme le soulignait Émilie Counil, la santé est un facteur d'emploi. En effet, on a besoin d'être en bonne santé, notamment mentale, pour retrouver un emploi, cela influencera directement les possibilités qu'on perçoit à revenir sur le marché du travail. Si on est dans un état dépressif, on peut s'en sentir d'autant plus incapable.

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