Le prix de l'eau a augmenté du fait de la hausse des prix de l'énergie. Cela nous rappelle que l'électricité est nécessaire pour la production de l'eau. Les risques de délestage évoqués pour cet hiver peuvent aussi avoir des impacts sur les services d'eau et d'assainissement. Il faut donc travailler sur l'efficacité énergétique des services d'eau. Chez Veolia, nous avons pour objectif de baisser de 5 % en deux ans nos consommations énergétiques pour les services d'eau et d'assainissement que nous exploitons.
S'agissant de la réutilisation des eaux usées, je rappelle que l'eau issue des stations d'épuration a de l'intérêt non pas seulement pour sa quantité mais aussi pour sa qualité et sa valeur agronomique. Plusieurs expérimentations ont démontré qu'elle pouvait faire l'objet d'une utilisation agricole. Cela est tout particulièrement utile dans les zones littorales, où il est dommage de laisser partir cette eau dans la mer. La réutilisation doit aussi concerner les eaux utilisées dans l'industrie et les eaux de lavage. Il faut également protéger la ressource elle-même. Le programme Jourdain en Vendée cherche à utiliser les eaux usées pour recharger la ressource en utilisant la capacité épuratoire du milieu. Les eaux usées peuvent aussi être utilisées comme barrière hydraulique pour protéger les nappes de la remontée du biseau salé. Comme vous le voyez, beaucoup d'options pour la réutilisation des eaux usées existent. Il reste cependant à lever les barrières administratives et règlementaires. Les Français y sont prêts, beaucoup pensant déjà que l'eau de leur robinet vient directement des stations d'épuration ! La crise de cet été a par ailleurs contribué à son acceptation croissante.