Certains de vos propos me choquent. Lorsque vous parlez des 200 morts des attentats du 13-Novembre comme s'ils étaient notre seul tribut à la lutte contre le terrorisme, vous ne dites rien des soldats que la France a perdus au Sahel, sur le terrain, pour freiner la progression des djihadistes - alors que d'autres, en particulier au Mali, le groupe Wagner et ses terroristes affiliés aux Russes, renforcent en réalité le djihadisme. Vous présentez la Turquie comme la plus grande force de l'OTAN, mais dans l'Alliance ce qui compte, c'est la complémentarité des forces, pas le fait de savoir si tel pays est devant tel autre. Il est vrai qu'il n'est pas toujours facile de s'accorder sur les critères d'adhésion et sur leur respect, mais le fait d'acheter du matériel militaire aux Russes, par exemple, ne devrait pas aller de soi, de même que certains gestes peuvent poser des problèmes entre alliés. Lorsque, avec Olivier Cigolotti nous nous sommes trouvés sur le Charles-de Gaulle au large de la Syrie, ce sont les bateaux turcs qui nous ont occasionné des problèmes ! La France n'a posé aucune condition à l'adhésion de la Finlande et de la Suède, ces deux pays ont eu une conduite exemplaire depuis la deuxième guerre mondiale, ils affirment désormais davantage leur occidentalité et nous les accueillons sans difficulté. Quant à ce que vous dites sur l'Arménie, je ne l'entends pas comme vous, parce que j'ai de la famille arménienne à travers laquelle je vois bien que les choses sont bien plus compliquées, de même que bien des amis turcs me disent que le pouvoir turc martyrise les Alévis... Nous pouvons donc travailler ensemble dans l'OTAN, mais il faut que la Turquie comprenne qu'elle n'est qu'un pays parmi d'autres et qu'elle n'a pas à poser des conditions à l'entrée dans l'Alliance de nos amis suédois et finlandais. Vous avez surtout à régler vos problèmes, plutôt que de mettre l'argument du PKK en travers de toute coopération et d'aider les Russes à continuer leurs massacres en Ukraine !