Intervention de Marie-Arlette Carlotti

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 janvier 2023 à 9h30
Audition de M. Ali Onaner ambassadeur de turquie en france

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

L'invasion russe en Ukraine a ramené la guerre aux portes de l'Europe, le président Erdogan a exhorté la Russie à un cessez-le-feu, un cessez le feu auquel personne ne croyait - je suis surprise que le président turc ait été surpris par la mauvaise foi de Vladimir Poutine... Vous dites que votre position vis-à-vis de la guerre en Ukraine est équilibrée, je dirais plutôt qu'elle est « à tiroirs », puisque vous êtes proches de l'Ukraine et que vous discutez avec Vladimir Poutine, alors qu'il viole l'intégrité territoriale de l'Ukraine : nous avons besoin de comprendre !

La guerre entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie n'est pas finie et la Turquie n'y est pas neutre, elle ne l'a jamais été. L'accord de coopération qu'elle a signé avec l'Azerbaïdjan a permis à l'agresseur azéri d'avoir une armée formée et bien équipée, qui a pris le dessus. On a entendu les encouragements du président Erdogan aux Azéris. Ensuite, nous ne sommes nullement sous une quelconque tutelle de la communauté arménienne de France, vous n'avez pas à l'insinuer ! Nous voulons que la paix soit établie : la Turquie est-elle capable de proposer une désescalade de la violence ? Condamnez-vous le blocus du corridor de Latchine, qui enferme le peuple du Haut-Karabakh ? La Turquie peut-elle aider à trouver des solutions - le veut-elle au moins ?

Nous avons besoin d'éclaircissements sur la situation à la frontière syrienne ; les minorités kurdes sont persécutées, alors qu'elles ont combattu contre l'État islamique : ne peut-on pas demander à ce que les Kurdes aient une vie normale ? Chacun sait que les Kurdes ne sont pas tous terroristes : le peuple kurde a le droit de vivre en sécurité.

Enfin, la Convention d'Istanbul porte mal son nom, la Turquie l'a quittée et le nombre de féminicides a progressé du quart en quelques années : êtes-vous prêt, oui ou non, à protéger les femmes de votre pays contre les violences et à revenir dans le cadre de cette convention internationale ?

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