En 2004, la Turquie avait signé ce plan. Les Chypriotes turcs avaient voté oui au référendum. Aujourd'hui, ce ne n'est pas à nous qu'il faut poser la question de revenir aux négociations sur la base du plan Annan : nous n'avons pas retiré notre signature. L'Union européenne a comme pratique de refaire des référendums jusqu'à ce qu'on les accepte. Revenez-donc vers les Chypriotes grecs pour voir s'ils acceptent le plan Annan. Ensuite, je serai ravi de discuter avec vous à la table des négociations.
Concernant les opposants en Turquie, vous me reprochez d'appeler tout le monde « terroriste ». Faisons donc l'inverse : n'appelons personne « terroriste », et appelons tout le monde « opposant », même si je pourrais alors vous faire la critique d'appeler « opposants » tous les terroristes...
Réfléchissons plutôt sur les faits. Aujourd'hui, la Turquie mène des opérations ciblées en Syrie pour mettre hors d'état de nuire les terroristes du PKK ou du PYD, après avoir confirmé sans aucune ambiguïté la culpabilité de chaque terroriste envers la Turquie. Ne les appelons pas « terroristes », « combattants de la liberté » ou « opposants », mais ciblons et combattons seulement ceux qui ont commis des crimes répréhensibles.
Vous avez dit que des milliers d'« opposants » sont en prison en Turquie. Je ne le conteste pas, mais la dénomination « opposant » est plus que discutable. En dehors de la lutte contre le PKK, il faut prendre en compte les ouvertures réalisées par la Turquie envers les Kurdes de Turquie. La Turquie a beaucoup fait pour tenter de compenser ses lacunes par rapport aux droits reconnus aux Kurdes : tous les droits individuels revendiqués par les Kurdes de Turquie, comme les Turcs en général, doivent être garantis.
Dans la lutte contre le PKK, ne perdons pas de temps à savoir qui appeler « terroriste » ou « opposant » ; ne combattons que ceux qui ont commis des crimes répréhensibles.
Lorsque l'on parle des milliers d'opposants emprisonnés, on parle souvent des gulënistes. L'organisation de Fethullah Gülen est considérée comme terroriste en Turquie, même si je constate que parfois cela suscite des questions : n'étaient-ils pas auparavant des alliés politiques ? Ne s'agit-il pas juste d'opposants ?
Ces discussions sont sans fin. Là encore, réfléchissons sur les faits. Imaginez, en France, une secte ayant infiltré le ministère des armées - nous l'avons récemment vu en Allemagne. Imaginons donc que cette secte ayant infiltré l'armée française subtilise des Mirage et des Rafale et bombarde les Champs-Élysées, l'Assemblée, le Sénat, faisant 300 morts en un jour. Les appelleriez-vous « terroristes » ?