Intervention de Stéphane Ravier

Réunion du 1er mars 2023 à 15h00
Conséquences de l'inflation sur le pouvoir d'achat des français — Débat d'actualité

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, depuis janvier 2021, les Français font face à une hausse des prix généralisée et inédite depuis quarante ans.

Elle est principalement due aux restrictions d’activités de la période covid et à de fortes dépendances en matières premières et produits manufacturés en provenance de pays étrangers. En vérité, la guerre en Ukraine n’a fait que renforcer un phénomène d’inflation déjà bien installé.

Les Français ont désormais une certitude : l’affaiblissement de l’État stratège et souverain voulu par votre gouvernement nous conduit à l’appauvrissement actuel.

Selon l’Insee, l’inflation accélère à 6, 2 % en février sur les douze derniers mois, avec +14, 5 % dans l’alimentation et +14 % pour l’énergie. De plus en plus de stations-service affichent le prix des carburants, quel qu’il soit, à plus de 2 euros le litre.

Aujourd’hui, un kilo de pommes noisettes surgelées coûte 2, 19 euros ; en février 2022, il coûtait 1, 05 euro, soit une augmentation de 108 %. Le prix de la crème fraîche fouettée a augmenté de 40 % en rayon. En février 2022, 210 grammes d’emmental râpé coûtaient 1, 65 euro, on atteint 2, 19 euros aujourd’hui, soit une hausse de 33 %.

Le chariot de courses des classes populaires est de plus en plus réduit. La demande aux Restos du cœur a augmenté de 12 % cette année. Les banques alimentaires révèlent aider 2, 4 millions de personnes, soit trois fois plus qu’en 2011.

Dans la sixième puissance économique du monde qu’est la France, des millions de personnes ne mangent plus à leur faim, ne se chauffent plus, ne se soignent plus.

C’est le grand effondrement des classes populaires, qu’une fiscalité toujours très importante accompagne d’un affaissement de la classe moyenne française. La fiscalité est un véritable sujet pour le pouvoir d’achat des Français, quand on sait que 60 % du prix de l’essence est constitué de taxes qui alimentent les caisses percées de l’État.

L’urgence est de nous remettre à produire en France pour permettre la création d’emplois et donc de salaires. Nous avons besoin d’une fiscalité saine pour in fine retrouver la croissance.

Même après avoir éteint la lumière de leur domicile, baissé, voire coupé le chauffage, sacrifié le renouvellement de leur garde-robe et une partie du contenu de leur réfrigérateur, les ménages, les retraités, les étudiants ne voient toujours pas le bout du tunnel inflationniste.

Vos annonces et prévisions se sont toutes révélées fausses. Le ministre de l’économie avait promis l’effondrement à venir de l’économie russe à la suite des sanctions du printemps 2022. Résultat : en 2023, le FMI (Fonds monétaire international) révèle la très bonne santé économique de la Russie pendant que la nôtre prend l’eau de toutes parts.

M. Véran, véritable boussole qui indique le sud, annonçait au mois d’août dernier que nous avions atteint le pic de l’inflation, alors que les prix n’ont cessé d’augmenter depuis.

Madame la ministre, qu’attendez-vous donc pour sortir du marché européen de l’électricité et de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique), renucléariser, relocaliser, baisser la fiscalité et les cotisations patronales sur les salaires ?

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