Ceux qui vont payer le plus cher, ce sont les gens modestes, ceux qui ont commencé à travailler tôt, ceux qui ont des carrières hachées, souvent des femmes, ou ceux qui touchent de petits salaires. Votre projet de réforme est bien un projet de classe, rétrograde !
C’est le copier-coller du projet du Medef, bien silencieux dans cette affaire. C’est le copier-coller de la feuille de route que vous propose chaque année la bureaucratie européenne. Et c’est pour cela que nous le combattons, avec l’ensemble des forces syndicales de notre pays !
Nous proposons un autre projet de réforme des retraites, où l’humain prime sur la finance et les intérêts des multinationales.
Contrairement à la majorité sénatoriale et au Gouvernement, nous assumons de demander aux entreprises de mettre la main à la poche après avoir empoché 160 milliards d’euros d’aides publiques, sans contreparties, et avoir dégagé des bénéfices records, quand les travailleurs se serrent chaque jour la ceinture.
Nous présenterons nos amendements alternatifs pour montrer que d’autres choix de société sont possibles.
Pour financer notre système de retraite à la hauteur des enjeux du XXIe siècle, nous proposons de mettre à contribution les revenus financiers du capital, les milliards de dividendes, et d’augmenter la contribution sociale généralisée (CSG) sur le capital.
Nous proposons de supprimer les dispositifs d’exonération de cotisations sociales patronales, qui amputent le budget de la sécurité sociale de 75 milliards d’euros sans avoir d’effets sur l’emploi et qui bénéficient surtout aux plus grandes entreprises.
Nous proposons de conditionner les aides publiques à l’absence de délocalisation des emplois et à l’augmentation des salaires. Nous proposons de garantir l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
De l’argent, il en existe, si on décide d’aller le chercher et de s’en servir pour mener une réforme des retraites de progrès, une réforme juste : rétablir l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans après 37, 5 années de cotisations ; garantir une pension minimale au niveau du Smic pour une carrière complète et à 85 % du Smic pour une carrière incomplète ; calculer les pensions sur les dix meilleures années.
Nous proposons également d’augmenter les salaires, pour que les salariés puissent faire face à l’inflation, mais aussi pour accroître les ressources du système de retraite.
Nous proposons de mieux prendre en compte la pénibilité, en fixant des listes de métiers et de postes ouvrant droit aux dispositifs de départ anticipé, mais aussi en réformant complètement le compte pénibilité.
Combien de salariés du bâtiment maniant des charges lourdes ou utilisant un marteau-piqueur, de travailleuses de l’agroalimentaire trimant de nuit dans le froid, d’ouvriers de fonderies exposés à la chaleur et postés, d’aides à domicile – et j’en passe ! – se retrouvent sans aucun point sur leur compte pénibilité après des années de travail ?
Nous proposons de mieux prendre en compte la situation des familles monoparentales.
Nous proposons de réviser le tableau des maladies professionnelles et de restaurer les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans les entreprises.
Je m’arrête là, mais cette liste de nos propositions n’est pas exhaustive, messieurs les ministres.
Nous mènerons, avec mon groupe, une bataille parlementaire contre votre texte et nous défendrons chacun – chacun ! – de nos amendements pour opposer des contre-propositions à vos mauvais coups.
L’examen de votre texte par le Sénat ne sera pas un long fleuve tranquille