Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, je veux d’abord, en préambule de cette intervention, dire à M. le ministre du travail qu’ici il n’a rien à craindre ! Nos seules intentions sont de débattre et de faire aboutir ces débats.
Paradoxalement, le débat n’a pas encore eu lieu. Voilà plus d’un mois qu’on ne parle que de cette réforme des retraites, plus d’un mois qu’elle est commentée ad nauseam sur les réseaux sociaux, plus d’un mois qu’elle est contestée, mais elle n’a pas encore été vraiment débattue par ceux à qui il incombe pourtant constitutionnellement de le faire, à savoir les représentants de la Nation.
Je ne vais pas revenir sur le spectacle donné par l’Assemblée nationale, mais ne soyons pas étonnés, à la suite de ces péripéties, que le niveau d’abstention augmente et que nous observions une progression inexorable des extrêmes – elle est malheureusement prévisible.
Le Sénat a aujourd’hui l’occasion de rehausser l’image du parlementarisme. Comptez sur nous pour la saisir !
Et s’il fallait trouver des raisons de défendre le bicamérisme, certains députés viennent de nous l’offrir sur un plateau. Ce refus d’obstacle, de la part d’élus pourtant investis par le suffrage universel, mais organisant scientifiquement l’effacement de leur propre assemblée, démontre par l’absurde la nécessité d’une seconde chambre apaisée.