A-t-on réellement les moyens de parvenir à une certaine forme de démondialisation, alors que nos économies sont de plus en plus imbriquées ? L'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne (CETA) ou encore l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur posent des questions en matière de sécurité alimentaire et de normes sanitaires et agricoles. Alors que la France était le grenier de l'Europe et exportait, désormais, on importe de plus en plus de produits agricoles et alimentaires.
Concernant le transport maritime, je souscris à votre analyse, mais le poids de la Chine dans les échanges ainsi que sa maîtrise des infrastructures portuaires sont devenus prépondérants, comme on le voit dans les Caraïbes - au Panama, en Jamaïque, à Sainte-Lucie - ou encore dans l'Océan indien - à Maurice, au Comores, à Madagascar - alors que nous-mêmes avons du mal à donner une dimension suffisante à nos infrastructures comme à Pointe-à-Pitre ou encore dans le canal du Mozambique. Cela pose la question de nos capacités et de nos moyens, à l'échelle française et européenne.
Le lien des entreprises au territoire est essentiel mais les entreprises de taille intermédiaire allemandes sont bien plus liées à leur territoire que les entreprises françaises. Le coût de la démondialisation ne risque-t-il pas d'être trop fort pour le consommateur français ? Une dernière interrogation porte sur la géopolitique de l'eau. Un État riche peut être vulnérable : si la Malaisie ferme le robinet, Singapour s'effondre, malgré ses réserves financières considérables.