Vous dites avec raison qu'en matière d'infrastructures de transport, il faut travailler sur le temps long, mais regardez combien les deux derniers présidents de la République ont eu de ministres des transports et de la transition écologique : leur durée moyenne au Gouvernement est d'un an seulement à la transition écologique, de deux ans aux transports - ce défilé montre combien il est difficile d'avoir un interlocuteur fiable et une parole publique respectée, du côté de l'État.
Je dois vous faire part, ensuite, de mes inquiétudes - ou de mon expérience, c'est ici tout comme - envers les sociétés d'État, véritables poupées russes qui lancent des projets, obtiennent la signature de l'État, puis, celle-ci en poche, empruntent pour construire. La SGP devait avoir 4 milliards d'euros de capital, ils ne sont jamais venus. Ensuite, les travaux ne sont jamais réalisés dans le budget prévu, leur coût double souvent, ce qui compromet l'ensemble. Il y a toujours un problème de financement, car l'État ne joue pas son rôle comme dans les autres pays - et nous nous trouvons dans des situations de blocage.
J'attendrais donc, de la part du COI, plus de sévérité envers les surcoûts, les calendriers pas tenus, les programmations reportées. Voyez le Charles-de-Gaulle Express, ce projet de liaison directe entre l'aéroport de Roissy et la gare du Nord : la SGP l'avait demandé, on la lui a refusée, puis on a renversé la vapeur, avec une loi d'exception, quand les JO se sont présentés, pour finalement renoncer ! Voilà comment les transports publics sont gérés en Île-de-France - ce serait un très bon sujet d'étude pour votre prochain rapport...