Je souhaite vous faire part de la demande que j'avais formulée, lors de la dernière réunion du bureau de la commission, de saisir l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) afin qu'une étude puisse être conduite sur les micropolluants aquatiques. Vous le savez, l'eau que nous consommons contient des micropolluants qui engendrent des problèmes de santé et ont des effets néfastes sur l'environnement et la biodiversité. D'ailleurs, si l'on procédait à une analyse systématique de l'eau, on découvrirait maintes choses : des résidus de médicaments, des microplastiques, des pesticides, des parabènes, des phtalates, des métaux, des terres rares, des métaux lourds, mais également les dizaines de milliers de nouvelles entités chimiques mises sur le marché chaque année par les industriels. Certains micropolluants sont des perturbateurs endocriniens, dont l'action est délétère même à petite dose, puisqu'ils agissent comme des hormones. Ils sont à l'origine de plusieurs phénomènes : baisse de fertilité, puberté précoce, beaucoup sont des CMR avérés, c'est-à-dire cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, d'autres sont des polluants éternels dont on parle beaucoup maintenant, comme les perfluorés, que l'on retrouve même dans le lait maternel des habitants de Pierre-Bénite, une commune de la banlieue de Lyon. Actuellement, on ne recherche que 500 micropolluants, très bientôt 600 pour se mettre en conformité avec une directive européenne, mais nous sommes encore loin du compte. Ces rejets dans les milieux se poursuivent donc de façon insidieuse, puisque le traitement des eaux usées n'est pas en mesure d'éliminer ces micropolluants dont nous n'avons même pas conscience, car, en l'absence de toute réglementation, ils ne sont pas recherchés. Je vous propose donc de mener, au nom et avec les moyens d'investigation de l'Opecst, à nouveau avec le député M. Philippe Bolo, une étude scientifique pour estimer le phénomène et sa gravité, selon deux axes : comment ces micropolluants sont-ils mesurés et comment la recherche publique et privée est-elle mobilisée pour répondre à cette problématique ? Nous avons dépassé la sixième limite planétaire, qui correspond au seuil d'introduction de nouvelles entités chimiques dans l'environnement. Je conclurai en rappelant que le sujet est d'autant plus important que l'on constate une concentration des micropolluants en raison de la sécheresse et de la baisse des débits.