Cher Martial, vous êtes un habitué de nos conversations. Vous avez présenté votre quatrième enquête auprès des maires de France au Congrès des Maires de novembre dernier. Nous ressentons une inquiétude du monde qui vient. Déjà en 2020, votre ouvrage s'intitulait Maires au bord de la crise de nerfs : La démocratie locale peut-elle survivre ? Vous dites que la réappropriation par les Français de leur territoire, notamment après la crise de la Covid-19, est le seul paravent à l'implosion des démocraties. Vous dites que l'État exerce un rôle à la fois de contrainte et de domination pour les élus, qui sont pris en tenaille entre cet État et l'intercommunalité qui leur paraît parfois dévorante et omnipotente.
Nous avons une question simple à vous poser : continuerons-nous à trouver des citoyens en capacité de se dévouer au bien commun, c'est-à-dire de se présenter à des élections, quand nous savons qu'en 2020, 110 communes n'ont pas eu de candidat ?