J'ai l'impression que vous avez peu pris en compte la crise sanitaire, alors que certaines équipes municipales n'ont noué leur premier contact avec les habitants que deux ans après le début de leur mandat. Le fait de faire équipe se joue en début de mandat. Or, le travail à distance n'a pas facilité la cohésion des équipes municipales. En outre, de par l'enchaînement des crises, les populations vivent dans une inquiétude permanente face à la maladie, à la guerre, à la crise énergétique, etc.. Certains parlent de grande dépression. Ce contexte génère des comportements sociaux qui sont peut-être de nature à expliquer les tensions que nous pouvons connaître.
Vous avez évoqué la loi NOTRe et la situation financière. Le dernier Congrès des maires, intitulé « Pouvoir d'agir », montre que les élus locaux veulent disposer de leviers d'action. Vous évoquez l'inquiétude de 50 % des maires au sujet de l'abstention, qu'ils considèrent comme structurelle. Ce phénomène risque de s'accentuer, car les gens réalisent que nous avons de moins en moins de leviers d'action alors que les enjeux auxquels nous sommes confrontés sont de plus en plus aigus.
Enfin, je partage complètement vos propos sur la prégnance de la perception des inégalités territoriales. Des tas de citoyens et d'élus ont le sentiment d'être abandonnés ou d'être des citoyens de seconde zone. Je pense que le maillage des services publics - qui sont un symbole de l'égalité républicaine - pèse très lourd dans cette réalité.