Intervention de Pascal Balmand

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 12 février 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Pascal Balmand secrétaire général de l'enseignement catholique

Pascal Balmand, secrétaire général de l'enseignement catholique :

Faut-il craindre un risque de marginalisation ? Tout dépend des raisons pour lesquelles la réforme n'est pas appliquée. Lors de notre journée nationale sur la réforme des rythmes scolaires, j'ai invité publiquement les responsables d'établissement à se garder des stratégies marketing à courte vue destinées à récupérer davantage d'élèves, en attirant les familles réfractaires aux nouveaux rythmes. Il s'agirait d'une victoire à la Pyrrhus car la réussite des enfants dépend de l'adhésion des familles au projet éducatif de l'établissement. Sans doute, ici ou là, de telles stratégies seront mises en place. Mais l'immense majorité des chefs d'établissement s'efforce, avec succès, de mettre en avant des critères éducatifs.

L'école catholique ne fonctionne pas en vase clos. Elle n'est pas coupée du monde. Partout, elle doit s'adapter. Elle est tributaire des possibilités de desserte en milieu rural. Parfois, les familles ont plusieurs enfants, scolarisés les uns dans le public, les autres dans le privé. Elle doit tenir compte des équipements sportifs et culturels disponibles, comme de l'organisation de la vie paroissiale. Ce sont autant d'éléments à concilier avec le projet éducatif. Parfois, les chefs d'établissement seront obligés de mettre en oeuvre la réforme, même s'ils n'y adhèrent pas, pour concilier toutes les exigences de leur environnement. Pourtant, cette réforme ne peut aboutir que si ceux qui la mettent en oeuvre y croient. On n'adhère pas à une réforme en obéissant à une injonction.

J'ai peu évoqué la question du financement, non pour éviter les sujets qui fâchent, mais parce que ce n'est pas la question première. Elle se pose, évidemment, et donne lieu, parfois, à des discussions locales animées. Mais l'essentiel est de parvenir à modifier les rythmes scolaires conformément aux intérêts de l'enfant. Ce n'est pas une question d'argent. L'organisation d'activités nouvelles a, certes, un coût mais rien n'oblige à transformer les écoles en clubs de loisirs, à proposer des activités d'un prix démesuré. Ce qui est intéressant au plan éducatif n'est pas forcément coûteux, et nous pouvons nous appuyer sur les compétences des familles et du tissu local.

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