Intervention de David Douillet

Commission d'enquête sur la lutte contre le dopage — Réunion du 14 mars 2013 : 1ère réunion
Audition de M. David Douillet médaillé olympique ancien ministre des sports

David Douillet :

Normalement non. Mais c'est un petit milieu : tout le monde se connaît, tout le monde se parle. Je crois beaucoup plus aux relations humaines qu'aux institutions - même si un cadre clair est indispensable. Les personnels de l'AFLD, du ministère des sports, de l'Oclaesp, sont intelligents, volontaires et compétents. Le système fonctionne.

La prochaine étape sera de mutualiser les moyens de l'AFLD et de l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), puis d'instituer une autorité similaire, aux compétences élargies, à l'échelle mondiale. La France, qui dispose de ces deux autorités, faire figure de précurseur car de nombreux pays n'ont pas de cadre juridique solide sur tous les aspects du problème. Or le moteur de la triche est partout le même.

D'aucuns préconisent de légaliser le dopage. C'est une folie. Quelle image donnerait-on à notre jeunesse ? Veut-on leur enseigner que pour réussir, le meilleur moyen est de tricher ? C'est, au contraire, priver la compétition de toute saveur... Le problème est de nature presque philosophique : on ne peut vivre grâce à la triche, pas plus dans le sport que pour passer ses examens. Ou alors, légalisons tout, le cannabis y compris. On sait pourtant que sa dangerosité n'est plus celle qui le classait parmi les drogues douces, car son taux moyen de THC est dix fois plus élevé qu'à l'époque de nos parents. Non : ne mettons pas le doigt dans cet engrenage. On protège aujourd'hui les gens contre le tabac, l'alcool, le cannabis. De même, il faut les protéger contre le dopage.

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