En caricaturant nos positions, vous ne faites pas progresser la coconstruction. Oui, il y a des injonctions contradictoires, parce qu'aucune génération n'a connu la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le coût de notre retard à agir sur le climat se retournera contre ceux que l'on fait mine de défendre ce soir et alors, la question de notre responsabilité sera posée.
Concernant le rôle des maires, au cours de ces dix dernières années, 15 000 communes ont consommé moins de deux hectares ; un système de double cliquet ouvrirait encore davantage de droits et nous conduirait sur une trajectoire d'artificialisation figée, non répartissable, et plus élevée. La question est toujours la même : pour quoi faire ? Dans les années 1970, on gagnait de la population ; nous ne referions pas aujourd'hui ce que nous faisions alors : personne ne construirait actuellement de grandes zones commerciales de périphérie. La tendance, c'est que l'artificialisation soit consacrée soit au logement, soit à la réindustrialisation ; dès lors, forts de ce que nous avons appris dans tous nos territoires, nous devons examiner ce que nous ferons en moins. Beaucoup d'élus ont pris conscience de la situation et ont déjà rationalisé la consommation foncière, comme le montre la forme des zones d'activités récentes.