En réalité, les nouveaux quartiers disposent de réseaux d'assainissement séparatifs, mais la plupart des centres urbains disposent de réseaux unitaires. En matière de qualité, nous avons réalisé de grands progrès, mais nous devons encore régler la question de la pollution des eaux lors des épisodes de forte pluie. L'eau de pluie versée dans le réseau unitaire se mêle aux eaux usées alors que nous devrions séparer ces flux, notamment en désimperméabilisant les sols urbains.
De plus, nous devons résoudre la question des pollutions diffuses, qui regroupent des milliers de substances chimiques, comprenant notamment des pesticides. Le ratio entre la teneur en pesticides de nos cours d'eau et les valeurs guides environnementales (VGE) a été divisé par deux en vingt ans. Les substances qui y sont déversées sont moins toxiques, mais leur volume reste stable.
De nombreuses autres substances chimiques provenant de la vie quotidienne, par exemple issus de la cosmétique, rejoignent nos cours d'eau. Nous constatons aussi la présence de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), qui font l'actualité dans notre bassin et qui proviennent des revêtements des poêles ou des skis. Nos eaux contiennent également des substances médicamenteuses issues des médecines humaine et vétérinaire. Ces substances sont généralement peu ou pas retenues par nos systèmes d'assainissement et elles se déversent dans les milieux naturels, y entrainant des conséquences biologiques.
En somme, nous avons réalisé d'important progrès en matière de qualité de l'eau, bien qu'il reste à traiter la question des eaux par temps de pluie et des substances chimiques diffuses.
Pour ce qui est de la quantité d'eau, seconde composante du bon état des eaux, nous avons également réalisé de réels progrès. Dans notre bassin, nous avons construit en 2014 le premier plan de bassin d'adaptation au changement climatique (PACC) de France, que nous révisons actuellement. Dans le cadre de notre PACC, nous avons créé l'outil du plan de gestion de la ressource en eau (PGRE), qui a initié le mouvement des PTGE au niveau national. Un PTGE est négocié avec toutes les parties prenantes de la gestion de l'eau d'un sous-bassin. Lorsque les besoins en eau se révèlent supérieurs à la ressource disponible, le PTGE intègre un plan d'action destiné à concilier les différents usages de l'eau. Nous n'avons pas enregistré un seul contentieux administratif sur les 65 PGRE établis dans notre bassin. Ces PGRE ont permis de réaliser une économie d'eau de 340 millions de mètres cubes, via le subventionnement de près de 70 projets de retenues de substitution, de tiers stockage et de transfert d'eau.