Au regard de la raréfaction de la ressource en eau, nous devons sans doute réfléchir sur le lien qui relie la terre nourricière et les emblavements que nous lui imposons. En Artois-Picardie, l'industrie de la pomme de terre belge et néerlandaise a transformé les agriculteurs en ouvriers du monde agricole. De nombreux hectares se trouvent désormais dans un système de sous-location totalement illégal qui a détruit le statut du fermage et qui a précarisé les agriculteurs. Ce point renvoie à la question du partage de la valeur du travail. De plus, les cahiers des charges imposent aux agriculteurs l'usage d'intrants, que nous cherchons plutôt à éliminer. Alors que nous travaillons sur des questions aussi techniques que l'amélioration génétique des plants, nous disposons encore de systèmes d'arrosage archaïques et obsolètes, alors que dans le même temps, nous interdisons aux particuliers le lavage des voitures.