Intervention de Valéry Morard

Mission d'information Gestion de l'eau — Réunion du 28 février 2023 à 14h30
Audition des agences de l'eau

Valéry Morard, directeur général adjoint de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne :

Il n'existe pas de solution universelle en matière d'amélioration de l'irrigation, car chaque territoire est spécifique. La réutilisation des eaux usées peut améliorer la gestion quantitative de l'eau dans certains territoires. En Vendée, à travers le projet Jourdain, nous soutenons un important projet de réutilisation, à hauteur de 8 millions d'euros, qui permet de retarder le rejet à la mer des eaux de la station d'épuration des Sables-d'Olonne. Sans sa réutilisation, cette eau aurait été directement rejetée en mer. Mais cette solution n'est pas universelle.

En matière d'agriculture, il ne s'agit pas seulement d'encourager un changement de pratiques : nous devons proposer aux agriculteurs des solutions les aidant à transformer leurs systèmes de cultures dans leur ensemble, notamment dans le cadre de projets de territoires, à travers l'allongement des rotations, la diversification des cultures, de nouvelles exigences en matière de pesticides, etc.

Nous devons aussi accompagner d'autres utilisateurs de l'eau, comme Nestlé Waters, qui peut éventuellement améliorer ses processus internes pour éviter de gâcher de l'eau.

Nous pouvons nous interroger sur le poids des agences de l'eau dans les orientations des politiques agricoles, nationales ou européennes.

Je constate que l'utilisation des nitrates et des pesticides dépend aussi du rapport entre le coût des traitements et le coût des matières premières.

Le coût de l'énergie constitue aussi un facteur limitant dans le déploiement de certaines méthodes d'irrigation. Il en est de même pour la REUT. Un directeur régional d'EDF indiquait que des agriculteurs de Beauce n'installent pas de systèmes d'irrigation en raison du coût de l'énergie.

Notre agence a refusé une aide à l'île de Groix, qui a dû mettre en place une installation de dessalement pour préserver la capacité touristique de l'île. Nous aurions pu apporter cette aide mais uniquement pour l'alimentation en eau de la population. En effet, la capacité touristique d'un territoire doit être dimensionnée en fonction de ses capacités d'alimentation en eau potable et d'assainissement. D'ailleurs, le préfet des Côtes-d'Armor a refusé des permis d'aménagements dans un territoire dont les capacités d'assainissement n'étaient pas suffisantes, pour préserver les zones conchylicoles.

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