En ce qui concerne la connaissance, l'OFB ne fait que commander des études, pour savoir ce qu'il faut protéger. Nous avons toute une direction générale déléguée qui s'occupe de connaissance et d'acquisition de données, et de bancarisation des données acquises. En effet, l'OFB a une mission de fédération des systèmes d'information : nous intégrons toutes ces données dans des systèmes d'information et des banques de données.
Pour valoriser cette connaissance, il faut la transmettre au grand public. Sur cette étape, nous ne sommes pas encore au point. Sur l'éolien, nous lançons un marché avec des bureaux d'études spécialisés dans la vulgarisation.
Ensuite, nos troupes agissent sur le terrain, essentiellement dans les aires marines protégées gérées directement par l'OFB, donc les parcs naturels marins, ainsi que dans les sites Natura 2000 en mer. Nous assurons la maîtrise d'ouvrage d'un certain nombre d'actions répondant aux objectifs du plan de gestion de l'aire marine.
Dans ce cadre, nous pouvons réaliser des études, des travaux et des tests. Ainsi, en Corse, nous testons in situ un certain nombre de méthodes en lien avec les industriels avant de les valider.
L'OFB conclut et finance des marchés, que ce soit avec ses crédits propres, avec l'aide des fonds européens ou via les dispositifs de financement de la recherche. Les aires marines protégées ont aussi bénéficié de 19 millions d'euros au titre du plan de relance.
En parallèle, nos inspecteurs de l'environnement assurent des missions de suivi en participant à la surveillance. Pour les grands fonds, nous disposons de quelques plongeurs. Les agents font aussi des relevés de température et mettent en place des systèmes d'observation photographique, mais ces actions sont restreintes aux aires marines protégées : elles n'ont pas vocation à se déployer partout. Cela étant, il s'agit là d'un véritable sujet : quel est le système de suivi scientifique à retenir ? Quel est l'opérateur compétent ?
Nous faisons aussi un peu de police. C'est surtout le travail de l'ex-Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), qui lui-même avait succédé à l'Institut des pêches. Ces 1 700 à 1 800 agents, devenus inspecteurs de l'environnement, sont à la fois gardes-pêche et gardes-chasse. Mais, aujourd'hui, ils sont essentiellement tournés vers les enjeux terrestres. Pour ce qui concerne le milieu marin, ils participent à la lutte contre le braconnage sur le littoral - je pense, par exemple, à des espèces menacées comme la civelle.
Enfin, nous assumons des missions d'expertise, en particulier en appui. À ce titre, nous disposons de physiciens et, surtout, de biologistes. Nos antennes en Polynésie et dans le reste du Pacifique sont à même de définir des protocoles et de conclure des marchés tout en mobilisant la science : les services de l'État, en particulier les directions d'administration centrale, ne comptent plus tant d'experts en la matière.
Cette expertise reste circonscrite et concentrée sur l'éolien, mission qui vient de nous être confiée, en lien avec une priorité majeure des pouvoirs publics : développer l'industrie éolienne en mer. Mais j'insiste sur le fait qu'elle est d'ores et déjà mobilisée : ainsi, pour le marché conclu avec le Muséum national d'histoire naturelle pour le recensement des monts sous-marins en Polynésie, il faut commencer par écrire le cahier des charges. En quelque sorte, les experts prescrivent le besoin et les scientifiques essayent d'y répondre.