J'ai commencé la pêche à l'âge de quinze ans et je suis armateur depuis les années soixante-dix. J'ai eu la chance de sillonner presque tous les océans, notamment le Pacifique. Je suis ainsi passé par Clipperton et par la Polynésie, où j'ai appris ce que sont les nodules polymétalliques.
Depuis quarante ans, je lisais les différents rapports consacrés à cette question et je constatais que les Français restaient absents.
C'est alors que j'ai eu l'idée de mobiliser mon expérience de pêcheur et ma connaissance des fonds marins - j'ai commencé par travailler à 100 mètres de profondeur, pour finir à 1 200 mètres. J'ai, de plus, l'habitude de travailler sur les fonds vaseux pour pêcher la langoustine vivante.
J'ai donc été conduit à réfléchir de plus en plus précisément à la conception d'une drague permettant de récolter ces nodules tout en ayant le minimum d'impact sur le fond.
Telle est l'origine de ma start-up. Mon idée de départ s'inspire à la fois de l'agriculture et de la pêche, car elle prend pour base, tout simplement, le ramassage de la pomme de terre. Mon objectif, c'était de mariniser le savoir-faire agricole français ; de mariniser une drague, ou plutôt une récolteuse, pour récupérer les nodules polymétalliques au fond de l'océan - j'y insiste, avec le moindre impact possible.
Les coûts de la drague LWNC ne sont pas du même ordre que ceux de nos concurrents, notamment canadiens : c'est une drague purement mécanique, tractée par un navire.
Pendant mes trente ans de chalutage, j'ai aussi appris à respecter la ressource. Dans le monde entier, les autres acteurs passent par le offshore ; on n'aurait sans doute jamais pensé qu'un patron pêcheur en viendrait à s'intéresser aux nodules polymétalliques.