Permettez-moi tout d'abord de me présenter, je suis un ancien cadre dirigeant d'une entreprise de chimie fine et de métallurgie.
Aujourd'hui, nous sommes à la recherche de financements. Nous nous sommes rapprochés d'une grande entreprise minière et d'une grande entreprise pétrolière françaises pour leur demander un appui technique et financier. L'une d'elles nous a signifié son manque d'intérêt pour le projet, et l'autre a indiqué que le projet n'était pas assez avancé pour qu'elle s'engage.
À notre avis, trois conditions sont nécessaires pour que de grosses entreprises industrielles s'engagent à nos côtés.
La première est que l'État subventionne le développement d'outils d'exploitation. Les appels à projets qui sont en cours portent presque exclusivement sur l'exploration. Or pour que les industriels s'engagent, il faut que les projets relèvent de l'exploitation. Il faut donc à notre avis que l'État subventionne un premier outil d'exploitation pour montrer la faisabilité, et ainsi clarifier les premières incertitudes. Il ne s'agit pas d'un engagement à long terme.
La deuxième condition est la clarification du cadre législatif. Les mines terrestres ont, par exemple, des règles de rejet normées. Tant que l'équivalent n'existera pas pour les mines sous-marines, un industriel privé ne pourra pas se lancer.
La dernière condition est d'utiliser le principe de précaution avec discernement, car des essais d'outils d'exploitation sont nécessaires pour obtenir des réponses à nos questions.
Du reste, la surface des grands fonds le permet. On pourrait par exemple sanctuariser 90 % de la surface et réaliser des essais d'exploitation sur les 10 % restants.