Comme l'emploi, la formation n'est pas fonction des aides publiques, mais de l'activité : nous avons des besoins de formation parce que nous anticipons des évolutions techniques, parce que nous avons de l'activité ; les reliquats des fonds de formation démontrent du reste que ce n'est pas l'offre qui crée le besoin. Un fléchage du Cice sur la formation ne me paraît donc pas une bonne idée, il risquerait de créer une offre artificielle. Dans les faits, les PME n'ont souvent pas suffisamment de capacités pour définir des parcours de formation, nous l'avons constaté sur une action d'ingénierie : dans ces conditions, le fléchage manquerait d'efficacité, des fonds pourraient tout à fait n'être pas consommés. Ce qu'il vaut mieux, c'est baisser le niveau des cotisations sociales, pour avoir un effet direct sur le coût du travail : c'est un facteur important du coût de production, donc de la localisation de la production, à l'intérieur même d'un groupe comme Renault. Du reste, nous dépassons de cinq fois au moins nos obligations légales en matière de formation, ceci sans qu'il y ait besoin d'exonérations de charges, parce que nous sommes engagés dans une course à l'innovation, parce que c'est indispensable pour accroître notre compétitivité. De même, c'est au plus fort de la crise que nous avons relevé de 3 % à 5 % notre part d'alternants, parce que nous croyons à la formation de la jeunesse de notre pays, c'est un facteur de compétitivité.
Le véritable sujet pour l'emploi n'est donc pas aujourd'hui la formation, mais le coût du travail.