L'analyse socio-économique est faite par la HAS pour les médicaments très onéreux, mais dans un cadre bien distinct de l'analyse scientifique, qui relève de la commission de la transparence et dont les travaux - qui établissent le SMR et l'ASMR - sont publics. La transparence de cette commission est totale et obligatoire, dans ses travaux, ses méthodes, dans ses débats - enregistrés et accessibles par tous. C'est très important : on peut ne pas être d'accord avec les décisions qu'elle prend, mais elles sont collégiales, les débats sont contradictoires, nous auditionnons des experts et des contre-experts en tant que de besoin.
Le regard scientifique intègre les patients, dans toutes nos commissions, ils apportent leur regard pertinent sur les traitements, sur la qualité de vie, c'est très important par rapport à la vision qu'ont les médecins, qui voient surtout l'amélioration de la durée de vie. La France est le seul pays à avoir évalué scientifiquement l'homéopathie dans le cadre du remboursement, à la demande d'Agnès Buzyn ; nous avons fait une consultation publique, comme habituellement pour certains vaccins et médicaments sensibles, nous y avons présenté les choses avec humilité : nous ne disons pas qu'il n'y a pas de cas où ces traitements soient efficaces, mais qu'il n'y a pas de preuve d'efficacité, c'est ce qu'on a pu dire après une consultation très large de la littérature spécialisée et des professionnels de santé.
D'une manière générale, notre analyse scientifique est fondée sur des dossiers d'études déposés par laboratoires aux différentes phases de développement et nous travaillons avec nos partenaires européens pour rapprocher nos méthodes. Restera à chaque pays d'apprécier s'il veut, ou non, rembourser le médicament et dans quelle proportion.