Les cours d'instruction civique pourraient également porter sur la partie morale, mais seul un enseignement passionnant suscitera l'intérêt des élèves. J'ai précédemment cité La Liste de Schindler, Amistad ou Le Choix de Sophie. Ces oeuvres bouleversantes ne laisseront pas les élèves indifférents. De même, le documentaire sur l'engagement de la Mosquée de Paris dans la Résistance touchera les élèves qui pourraient penser que les lois de la Charia sont supérieures aux lois de la République. En l'occurrence, il ne s'agit pas de stigmatiser mais d'intégrer. Si j'étais aujourd'hui ministre de l'éducation nationale, je distribuerais un recueil de textes à tous les professeurs afin qu'ils y puisent des références, des films et des documentaires susceptibles de passionner leurs élèves. La littérature jeunesse offre sur ce point des sources très riche : les contes de fées traditionnels, par exemple, sont très édifiants sans être ennuyeux.
Lorsque j'étais président du Conseil national des programmes, j'ai inscrit l'enseignement du fait religieux aux programmes des élèves de sixième et de seconde ; je suis en effet convaincu de l'intérêt de cet enseignement - évidemment non confessionnel - qui permet de connaître les trois religions du Livre. De même, j'estime indispensable la diffusion auprès des élèves d'un livret sur les faits religieux afin qu'ils aient connaissance du Coran, des Évangiles, du Judaïsme et de la Mythologie grecque. C'est indispensable du fait de la sécularisation des grandes religions. La plupart des oeuvres d'art - celles que l'on admire au Louvre ou au Prado, par exemple - sont impossibles à comprendre sans références religieuses.