Cette aspiration est partagée par une majeure partie des Français ; elle est révélatrice de ce sentiment de vide (« tout fout le camp ») dont l'origine provient de la déconstruction des valeurs et des autorités traditionnelles, sans équivalent dans l'histoire humaine.
Six courants animent aujourd'hui la vie politique française, dont le paysage est extrêmement éclaté : l'extrême-droite, l'extrême-gauche, le PS, les Républicains, les écologistes et les centristes. Le Président de la République prochainement élu ne représentera que 20 % des Français, ce qui aboutit au sentiment d'un pays non réformable ; le passé récent en témoigne, avec l'échec de la réforme des retraites ou les Gilets jaunes...
L'aspiration à un régime autoritaire n'est pas antidémocratique. Les Français souhaiteraient que l'action politique soit efficace ; or ils ont le sentiment qu'elle est inopérante, ce qui s'avère, malheureusement, partiellement vrai. Je peux en témoigner : les actions que j'ai déployées lorsque j'étais ministre - places en alternance, dédoublement des classes de CP notamment - ont été supprimées trois semaines après mon départ. Pourquoi faire des choses si tout ce que l'on bâtit est si vite détruit ? Les Français ont le sentiment que la mondialisation impose le rythme et non l'État nation, ce qui conduit aux discours des souverainistes réclamant le retour au franc et la sortie de l'Europe. Ils pensent, à tort, récupérer ainsi du pouvoir. Selon moi, la demande d'autorité est une conséquence de cet environnement.