Bien que gaulliste, je ne suis plus favorable au scrutin majoritaire, qui n'est plus adapté à la fragmentation politique actuelle. Le système allemand répondrait ainsi bien mieux au paysage politique français. Angela Merkel a quitté son poste de chancelière avec 80 % d'opinion favorable et Olaf Scholz bénéficie de 65 % d'opinion favorable ! Après négociation avec les libéraux et les écologistes, son gouvernement représente 70 % des Allemands. Je rappelle qu'Angela Merkel a fait passer l'âge de la retraite à 67 ans avec l'appui de la gauche allemande.
Je plaide aujourd'hui pour le scrutin proportionnel, étant favorable à un gouvernement d'union nationale. Des personnalités issues de la gauche - comme Manuel Valls ou Hubert Védrine - et de la droite doivent travailler ensemble ; il s'agit d'une question de salut public. Si le prochain gouvernement ne représente pas 40 % des Français, il sera impuissant quinze jours près les élections.
J'ai participé à la réforme des retraites de 2003 conduite sous l'égide du Premier ministre, avec le soutien de François Chérèque. Nous sommes parvenus à augmenter la durée de cotisations de 37,5 à 42 années pour les fonctionnaires. Aujourd'hui, la réforme des retraites est impossible à mener. Si le gouvernement ne représente pas davantage les Français, ces derniers auront le sentiment que la politique est inutile et que tout engagement est vain. Les jeunes ont cette vision de la politique.